Téléphonie mobile : Le Service « Ram » loin de faire l’unanimité

Jeudi 14 Janvier 2021 - 17:01

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En son temps, le Collectif 24, une organisation de défense du droit d’accès à l’information, avait dénoncé la mise en place d’une nouvelle taxe à cause, notamment, de son « incidence néfaste sur les opérateurs de téléphonie mobile ». Rejetant toute allégation de résistance des sociétés de télécoms, Vodacom Congo a rappelé que ses équipes ont travaillé de manière étroite avec l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC) sur ce projet depuis le mois d’août 2020.

Le 24 septembre 2020, le paysage des télécoms en République démocratique du Congo a connu un changement avec le lancement officiel du Registre des appareils mobiles, Ram en sigle. En implémentant ce projet, l’ARPTC poursuivait plusieurs objectifs : optimiser la sécurité et la qualité des services des réseaux mobiles, protéger les utilisateurs des effets toxiques des appareils contrefaits et lutter contre le vol et la contrefaçon des appareils. Sur le terrain, Ram devait rendre trois principaux services aux utilisateurs des appareils mobiles. Il s’agit de vérifier le numéro de l’identité internationale de l’équipement (IMEI) de leurs appels mobiles, d’enregistrer leurs appareils multi-sims et de permettre aux abonnés locaux et en itinérance internationale de rester à jour sur les frais du service Ram.

Officiellement, le projet Ram a réussi à poser un vrai problème de fond : la présence massive des téléphones contrefaits. En effet, le gouvernement, explique le communiqué de lancement, a voulu aider les utilisateurs à connaître le statut de leurs téléphones. Faute de respecter les normes de base de sécurité électrique, les téléphones contrefaits ont un impact sur la santé physique, la sécurité des données, la sécurité nationale et les finances de l’État, a indiqué le communiqué. 

Dans la foulée des réactions à la création du Ram, il y a celle du Collectif 24. Ce dernier a vu  cette initiative comme un « coup contre la liberté d’expression et le droit d’accès à l’information ». Avec l’instauration de la nouvelle taxe, ces activistes ont affirmé craindre également la réduction du nombre des utilisateurs des télécommunications en RDC. « L’accès aux services des télécommunications deviendra de plus en plus cher pour le paisible citoyen déjà touché par la crise économique actuelle ». Par conséquent, ont-ils poursuivi, il y aurait un risque de stagnation pour les opérateurs de la téléphonie mobile du fait de la baisse sensible du nombre d’abonnés. D’autres sources dans les milieux de la presse ont fait état de la colère des opérateurs du secteur visant principalement la société Vodacom qui aurait refusé d’appliquer la décision de l’État sur la mise en œuvre du Ram.

Si rien ne permet encore, du moins à ce stade, de vérifier réellement l’impact du projet Ram sur la trésorerie des sociétés de télécoms, la dernière réaction de l’un des principaux acteurs des télécoms en RDC n’est pas passée inaperçue. Dans le  communiqué datant du 14 janvier, la société Vodacom a réagi officiellement sur ce qu’elle qualifie d’allégations d’une « certaine presse à sensation ». Depuis le mois d’août 2020, peut-on lire, la direction générale et les équipes techniques, réglementaires, financières et légales de Vodacom travaillent d’arrache-pied avec l’ARPTC et le ministère de tutelle pour la mise en œuvre et l’intégration du Ram. « Les échanges et séances de travail, dûment minutés, entre les deux entités démontrent d’une collaboration franche et cordiale ». La société insiste également sur le fait qu’elle n’a rien à cacher : « Les données relatives au nombre de ses abonnés, au volume des appels, au trafic internet, à son chiffre d’affaires, ainsi qu’au paiements de ses obligations fiscales et parafiscales, sont indifféremment publiées et de manière transparente, soit dans son rapport annuel intégré, soit sur son site web ou soit dans les rapports trimestriels du Régulateur, à savoir l’ARPTC ». Une affaire à suivre.

Laurent Essolomwa

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