Artisanat minier : le Congo veut encadrer les activités de l’orpaillage

Samedi 16 Janvier 2021 - 12:30

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Une nouvelle enquête de terrain vient d’être lancée, le 15 janvier à Brazzaville, prélude à un projet destiné à réduire des émissions du mercure dans la nature. Tandis que de plus de 15,9 kg de mercure sont produits, chaque année, entraînant de graves conséquences sur la santé publique et l’environnement.   

Des initiatives liées à la préservation de l’environnement se multiplient depuis la ratification par le gouvernement congolais, en août 2019, de la convention de Minamata des Nations unies sur le mercure. Grâce au soutien de ses partenaires du Programme des Nations unies pour l’environnement, le Congo s’est doté d’un Plan d’action national pour l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or.

Après cette phase, le pays s’est engagé à mettre en œuvre un projet pluriannuel à travers le Programme d'opportunités globales pour le développement à long terme du secteur minier artisanal et à petite échelle Gold+ Congo. Ce projet vise justement à contribuer à l’élimination des émissions et rejets de mercure dans l’environnement provenant de la mine artisanale et à petite échelle.

L’étude de collecte de données qui vient d’être lancée permettra de définir la stratégie d’intervention du projet Gold+ Congo ; d’analyser le contexte local conduisant à l’élaboration du document détaillé dudit projet; de susciter l’adhésion des parties prenantes, à savoir les pouvoirs publics, les parlementaires, les organisations de la société civile, les universitaires, les chercheurs et les partenaires au développement.

C’est dans cette optique que l’Alliance pour une mine responsable (ARM), une initiative mondiale créée en 2004, a été désignée pour réaliser l’étude préparatoire du projet Gold+. N’ayant pas pu se rendre surplace à Brazzaville, à cause de la pandémie de coronavirus, les experts internationaux de l’ARM ont confié cette mission à une équipe d’experts congolais. Ces derniers vont recueillir des informations sur la chaîne d’exploitation, les principaux acteurs et leurs clients, les besoins des orpailleurs, ainsi que sur l’impact environnemental.

Pour afficher son engagement, le gouvernement de la République a même institué une direction dédié à la petite mine et l’artisanat minier. Pour le responsable de cette entité étatique, Ghynel Reagan Frydarius Kounkou, la règlementation de ce secteur nécessite des moyens, le renforcement des capacités institutionnelles, la réorganisation des artisans miniers en groupements professionnels. « Car l’orpaillage reste la principale cause de la pollution des eaux, des poissons, des problèmes de santé publique".

C’est aussi l’avis de Bernardin Ludovic, l’un des experts onusiens qui accompagnent le pays dans cette initiative. Celui-ci prône les solutions alternatives face à la persistance de l’orpaillage, par la sensibilisation  des artisans miniers aux risques liés à leurs activités et leur offrir d’autres possibilités de subsistance. « Il faut leur montrer les meilleures pratiques respectueuses de l’environnement, ou encore leur apprendre d’autres activités génératrices de revenu. L’approche choisie doit tenir compte des dimensions politique, sociale, économique et environnementale, afin de renforcer les efforts de formalisation », a martelé ce dernier.

Cette initiative de protection de l’environnement connaît une forte implication des acteurs de la société civile, à l’instar de l’association Action sur l’environnement et le développement.  Son président, Eugène Loubaki, a contribué à la première enquête en 2017 sur l’orpaillage au Congo et ses conclusions interpellent les pouvoirs publics. Cette activité, essentiellement dans des départements du Kouilou, du Niari et de la Cuvette-Ouest et de la Sangha, engendre de graves conséquences décriées.          

  

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille/Adiac

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