Barkhane : vers un possible « redimensionnement » des troupes au Sahel

Lundi 25 Janvier 2021 - 17:36

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Le président français a évoqué un possible « redimensionnement » des troupes françaises présentes au Mali et au Niger.

L'annonce a été faite par Emmanuel Macron à Brest, lors de ses vœux aux armées. Il avait évoqué un « ajustement » des troupes françaises dans la région, dans un discours attendu, après la mort de cinq soldats fin décembre-début janvier au Mali. En France, des voix nombreuses s'interrogent sur la poursuite de l'opération Barkhane 8 ans après le début de l'intervention antijihadiste dans la région. Le chef de l'Etat a parlé d'un possible "redimensionnement" des troupes françaises sur place, en affirmant que dorénavant "les résultats sont là".

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort", avait-il déclaré. Il avait rappelé que les renforts de 600 hommes de 2020 étaient "temporaires", et l'entrée en action de la Task force Takuba, une nouvelle expérience européenne en Afrique. Son apport : « permettre de remettre les forces maliennes sur les territoires occupés par les djihadistes, les aider à agir en pleine capacité et puis lutter de manière très efficace avec la force Barkhane ».

Il s'agit là d'une nouvelle expérience de la cooopération militaire européenne en dehors du cadre établi de la défense commune de l'Union européenne (UE). Malgré la présence de 5 100 militaires français, 13 000 de la Minusma et de la Force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), les pays sahéliens subissent des attaques djihadistes fréquentes et meurtrières.

Bilan de la présence militaire française au Sahel

Cinquante-et-un soldats français ont été tués au Sahel depuis 2013, selon un bilan de l'état-major des armées. La France réfléchit à alléger le nombre de soldats engagés, un sujet qui sera évoqué en février à N'Djamena au sommet du G5 Sahel. "Je serai présent à N'Djamena pour un nouveau sommet et des décisions structurantes, avec un cap inchangé, la stabilité et la victoire contre le terrorisme", a déclaré le chef de l'Etat. Il a salué l'engagement des armées sur plusieurs théâtres d'opérations à l'international.

Emmanuel Macron espère que l'arrivée du président américain Joe Biden marquera un « réengagement » des Etats-Unis au Moyen-Orient et  « des décisions structurantes [avec] une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme », notamment en Syrie et en Irak. La France avait tenté de convaincre Washington de ne pas la laisser seule dans le sahel, à l'approche de l'élection présidentielle. Le président américain de l'époque, Donald Trump, avait envisagé de retirer une partie ou la totalité de ses troupes d'Afrique de l'Ouest, où l'armée française combat depuis 2013.

Donald Trump considérait que les théâtres sur lesquels l'armée américaine est engagée en Afrique depuis parfois plusieurs décennies font partie de ce qu'il avait appelé « the endless wars », soit « des guerres sans fins ». Le candidat Joe Biden était également favorable à la fin « des guerres éternelles ». Quelque 700 soldats américains forment et conseillent l'armée somalienne. Dès la victoire du démocrate Joe Biden, Donald Trump a tenté d'accélérer le retrait de plusieurs pays, notamment d'Afghanistan et d'Irak, avant la passation du pouvoir, le 20 janvier dernier.

Noël Ndong

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