Assemblée nationale : le Premier ministre Sylvestre Ilunga visé par une motion de censure

Lundi 25 Janvier 2021 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Décidément, les jours du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, à la tête de l’Exécutif national sont comptés. C’est juste une question d’heures, entend-on dire dans les milieux intéressés. La motion de censure concoctée contre lui pourrait, en effet, précipiter sa chute.

Les députés nationaux membres de la nouvelle majorité en gestation sont déterminés à en finir avec le professeur octogénaire qui n’a jamais coupé le cordon ni avec son regroupement politique, le Front commun pour le Congo (FCC), ni avec celui qui en incarne l’âme, l’ex-président Joseph Kabila. Il se sait redevable vis-à-vis de ce dernier. « C’est lui qui a proposé mon nom comme candidat Premier ministre, ce qui a permis ma nomination par son Excellence Monsieur le président de la République, chef de l’Etat », rapporte celui qu’une frange importante des députés ne veulent plus voir tenir les rênes du gouvernement.

La fameuse motion de censure a recueilli trois cent et une signatures, émanant essentiellement des députés de l’Union sacrée de la nation. Elle a été déposée, le vendredi 22 janvier à la Chambre basse du Parlement et le chef du gouvernement a été notifié quant à ce, le lendemain. C’est le Bureau d'âge de l'Assemblée nationale chapeauté par l’honorable Mboso Nkodia qui s’est chargé de cette tâche, non sans susciter une vive polémique quant à sa compétence de statuer sur cette motion en pleine session extraordinaire.  Alors qu’on croyait que le sort du Premier ministre scellé - il ne lui restait plus que de se présenter devant la Représentation nationale pour présenter ses moyens de défense en rapport avec les griefs mis à sa charge -, l’incriminé a créé la sensation en « improvisant » un voyage vers Lubumbashi.                 

Et pendant qu’il brandit l’arrêt de la Cour constitutionnelle lui octroyant la compétence de statuer sur des matières autres que celles inscrites à l’ordre du jour de la présente session extraordinaire, le Bureau d’âge s’est vu vite recadré par les députés FCC qui estiment qu’il a outrepassé ses limites en cette matière. Pour les élus de la « Kabilie », en effet, la prérogative constitutionnelle de procéder au contrôle parlementaire revient de plein droit au bureau définitif. « Le Premier ministre ne peut pas se présenter devant un bureau d'âge qui n'est pas compétent à faire examiner une motion de censure contre lui. Parce qu'il a été investi, ou mieux, son gouvernement, par un bureau définitif. Le parallélisme de forme exige à ce que ça soit le même bureau définitif qui procède à sa déchéance », avait tempêté dernièrement, sur un média public, un cadre proche de la famille politique de Joseph Kabila.

Qu’à cela ne tienne. Une chose est vraie, c’est que Sylvestre Ilunkamba n’échappera pas à la motion de censure initiée contre sa personne. Dans la capitale cuprifère où il séjourne présentement, il ne manquera pas d’aborder la question avec son autorité morale, Joseph Kabila. Dans l’hypothèse où il serait tenté de se soustraire de cette démarche parlementaire, il lui est brandi le spectre des poursuites devant la Haute Cour pour outrage à la Représentation nationale. Dossier à suivre.

 

Alain Diasso

Notification: 

Non