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Pour un sommet planétaire …

Samedi 6 Février 2021 - 16:00

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Que les grandes puissances, obnubilées par leur richesse et leur influence réelle ou supposée, s’affrontent à fleurets plus ou moins démouchetés sur la scène mondiale n’a rien de surprenant. Dotées d’armes de destruction massive, disposant de moyens financiers considérables, dominant des zones géographiques immenses et fortement peuplées, elles se croient capables de surmonter les défis multiples du temps présent et de défendre leurs intérêts contre ceux qui tentent ou qui seraient tentés de s’en emparer d’une manière ou d’une autre.

 

Cette illusion, en réalité, pourrait leur coûter fort cher si la raison ne l’emporte pas rapidement sur le goût, ou plutôt l’instinct de la domination que génère inévitablement la puissance militaire et financière. D’où cette idée, qui a peu de chances  d’être entendue dans l’immédiat par ceux auxquels elle s’adresse mais qu’il importe au plus haut point d’exprimer, selon laquelle l’humanité dans son ensemble devrait profiter du temps très particulier qu’elle vit pour mettre de l’ordre dans la gouvernance mondiale, régler les conflits plus ou moins latents qui la rongent et peuvent à tout instant générer des drames de grande ampleur, coordonner ses efforts afin de combattre efficacement les dangers que provoque sa suractivité.

 

Les deux guerres mondiales qui ont marqué le siècle précédent ayant conduit à la mise en place d’une communauté plus responsable – la première, hélas !, trop faible  puisque la Société des nations n’a pas su neutraliser le nazisme, mais la deuxième relativement efficace avec une Organisation des Nations unies que les tensions entre les superpuissances n’ont pas réussi à détruire jusqu’à présent – le danger extrême que provoquent aujourd’hui pour l’espèce humaine le dérèglement climatique, le terrorisme et l’expansion planétaire des pandémies ouvre la voie à la constitution d’une véritable entente globale. Une entente planétaire qui ne permettrait peut-être pas de résoudre ces problèmes à court terme, mais qui créerait enfin un climat diplomatique favorable et redonnerait espoir aux milliards d’êtres humains qui craignent désormais à juste titre pour leur survie.

Est-il utopique, compte tenu de ce qui précède, d’imaginer que, sitôt levé le confinement universel provoqué par la pandémie du coronavirus, la communauté mondiale se réunisse dans un sommet dont le quadruple objectif serait la remise à plat de la gouvernance mondiale, le rééquilibre des pouvoirs et des responsabilités entre les continents, l’examen précis et détaillé des menaces vitales qui pèsent sur l’humanité,  la projection commune dans le proche et lointain avenir, bref la recherche d’un nouvel accord global qui nous préserverait tous ?

 

Même si cela parait fou aujourd’hui, les conditions d’une telle conférence, d’un tel sommet planétaire se mettent lentement mais sûrement en place. D’où l’importance de lancer sans plus attendre la  réflexion globale  puis le processus collectif qui permettra de prévenir les conflits à venir et de résoudre les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés. Il ne fait aucun doute, pour nous en tout cas et nous ne sommes pas seuls à le penser,  que l’Histoire se chargera d’en confirmer la nécessité à plus moins brève échéance.

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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