Lutte contre la déficience auditive : l’OMS invite les Etats à la prudence

Mercredi 3 Mars 2021 - 13:30

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Dans le but d’attirer l’attention des populations mondiales, les gouvernements et personnes ayant la charge de gérer les structures sanitaires sur la recrudescence des cas de déficience auditive, l’OMS a publié le 2 mars son premier rapport 2021 à propos du fléau. 

L'enquête souligne qu’environ deux milliards de personnes dans le monde, soit une personne sur quatre, souffrira de déficience auditive à des degrés divers d’ici à 2050. Et, si rien n’est fait, sept cents millions de celles-ci  auront besoin de soins auriculaires et auditifs et d’autres services de réadaptation.

« L’ouïe est précieuse. Une déficience auditive non soignée peut avoir des effets dévastateurs sur l’aptitude des personnes à communiquer, à s’instruire et à gagner leur vie. Elle peut aussi avoir des répercussions sur la santé mentale et sur la capacité à entretenir des relations », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Insistant sur les méfaits de ce fléau, le responsable de l’OMS a précisé que le nouveau rapport révèle l’ampleur du problème, mais propose aussi des solutions sous forme d’interventions scientifiquement fondées sur la base d'une invitation en direction de tous les pays pour intégrer dans leur système de santé, afin d'avancer sur la voie de la couverture sanitaire universelle.

Cette expertise est publiée, selon l’OMS, en marge de la journée mondiale de l’audition célébrée le 3 mars. Elle permettra d’alerter la planète sur la question, pour que soient intensifiées rapidement les actions à mener, ainsi que les stratégies pour prévenir et combattre la perte d’audition. Ceci, en investissant dans les soins auriculaires et auditifs, en les rendant plus largement accessibles.  

Le manque d’informations réelles sur les causes des maladies de l’oreille, un grand problème de santé  

Selon ce rapport de l’institution onusienne, le manque d’informations exactes et la stigmatisation des maladies de l’oreille et de la déficience auditive limitent fréquemment l’accès aux soins. Car, il est constaté que même le personnel soignant manque de connaissances en matière de prévention, de dépistage précoce et de prise en charge de la perte d’audition et des maladies de l’oreille. Ce qui fait qu’ils ne soient pas en mesure de dispenser les soins nécessaires.

« Dans la plupart des pays, les soins auriculaires et auditifs ne sont pas encore intégrés au système de santé national et les personnes souffrant de maladies de l’oreille ou de déficience auditive ont difficilement accès aux soins. En outre, l’accès à ces soins n’est guère mesuré et étudié et le système d’information sanitaire est dépourvu d’indicateurs sur ce problème », a encore alerté l’OMS, en spécifiant que c’est dans le domaine des ressources humaines que le manque de moyens du système de santé est le plus flagrant. Et, dans les 78 % des pays à faible revenu, il n’y a pas de spécialiste en ORL et 93 % de ces pays n’ont pas d’audiologiste pour un million d’habitants.

« Par contre, seulement 17 % ont au moins un orthophoniste pour un million d’habitants et 50 % ont au moins un enseignant pour malentendants pour un million d’habitants. Mais, il est possible de combler ce manque en intégrant les soins auriculaires et auditifs dans les soins de santé primaires grâce à des stratégies comme le partage des tâches et la formation », indique le rapport.

Principales causes de déficiences auditives

Etayant les causes liées à la déficience auditive, l’OMS a signifié que chez l’enfant, plus de 60 % des déficiences auditives peuvent être évitées par des mesures, telles que la vaccination pour prévenir la rubéole et la méningite, une amélioration des soins maternels et néonatals ainsi que le dépistage et la prise en charge précoce de l’otite moyenne, notamment les maladies inflammatoires de l’oreille moyenne. Cependant, chez l’adulte, la lutte contre le bruit, l’écoute sans risque et la surveillance des médicaments ototoxiques conjuguées à une bonne hygiène de l’oreille peuvent aider à conserver une bonne audition et réduire le risque de déficience auditive. 

L’accès à temps à des soins appropriés, une solution

A en croire le rapport, une fois le diagnostic posé, il est nécessaire d’intervenir rapidement. Car, les traitements médicaux et chirurgicaux peuvent guérir la plupart des maladies de l’oreille et éventuellement corriger la déficience auditive connexe.  Les technologies telles que les aides auditives et les implants cochléaires, s’ils sont couplés à des services de soutien appropriés et à une réadaptation, sont efficaces et rentables, conviennent aux enfants et aux adultes.

 « Pour que les avantages de ces progrès et solutions technologiques soient équitablement accessibles à tous, les pays doivent adopter une approche intégrée et centrée sur la personne. Il est essentiel d’intégrer les soins auriculaires et auditifs dans les plans de santé nationaux et de les dispenser dans des systèmes de santé renforcés, au titre de la couverture sanitaire universelle, pour répondre aux besoins des personnes à risque ou atteintes d’une déficience auditive », a déclaré la directrice du département maladies non transmissibles à l’OMS, Bente Mikkelsen, en concluant que la détection est la première étape pour combattre la déficience auditive et les maladies de l’oreille qui lui sont associées. L’évaluation clinique à des moments stratégiques de l’existence permet de dépister le plus tôt possible toute perte d’audition ou maladie de l’oreille.

 

 

 

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