Covid-19 : le rapport de l’OMS juge « probable à très probable » la transmission du virus d’un animal à l’homme

Jeudi 1 Avril 2021 - 12:45

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Le rapport des experts de l'OMS sur les origines de la pandémie de Covid-19 juge « probable à très probable » la transmission du virus d'un animal à l'homme. En revanche, l'hypothèse d'une fuite du coronavirus depuis un laboratoire de Wuhan, en Chine, est jugée « hautement improbable ».

Il était très attendu, le rapport conjoint des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Chine sur l’origine du coronavirus. Les conclusions sont plates, aucune nouveauté. Depuis 13 mois, l’économie mondiale est bouleversée à cause de la Covid-19 qui a fait au moins 2,7 millions de morts. Les investigations des experts n'ont pour l'instant pas de réponse précise à la question de l’origine de la pandémie. Par contre ils font état d’indices.

La transmission par un animal : l'hypothèse privilégiée

Les experts, dans leur rapport, privilégient l’hypothèse « probable à très probable » d’une transmission du virus à l’homme par l’intermédiaire d’un animal infecté par une chauve-souris. Mais cet autre animal n’a pas encore été identifié. La transmission directe du virus via l’animal réservoir est, toutefois, qualifiée « possible à probable » par les experts de l'OMS.

Ils n’écartent, par ailleurs, pas l’hypothèse d’une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin - jugeant ce scénario "possible". Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses. Parmi les principaux suspects, susceptibles, figure la chauve-souris, qui aurait pu transmettre le virus à d’autres animaux (le chat, le lapin, le vison, le pangolin, le chien, la civette et le blaireau-furet, deux espèces trouvées porteuses du Sras dans les années 2000 à Guangdong, au sud de la Chine), qui auraient ensuite contaminé les premiers malades. Les experts considèrent que les chauves-souris jouent le rôle de réservoir pour un grand nombre de virus qui touchent les humains. Plusieurs études semblent dédouaner définitivement le pangolin. D’après l’OMS, 60% des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques, c’est-à-dire qu’elles trouvent leur origine chez un autre animal.

La viande et l'élevage d'animaux

Au début de la pandémie, les doutes avaient persisté sur un marché de Wuhan, où étaient vendus des produits animaux et des fruits de mer. Dans ses conclusions, le rapport de l'OMS indique que les études de la chaîne d’approvisionnement n’ont pas permis de trouver « des éléments de preuves de la présence d’animaux infectés, mais l’analyse des chaînes d’approvisionnement a fourni des informations » utiles pour des études de suivi ciblées, notamment dans des régions voisines. Les experts ont également envisagé d’élargir leur enquête dans l’élevage et sur une plus grande étendue géographique.

Autre thèse écartée : La fuite du virus d'un laboratoire chinois

Les experts de l'OMS ont écarté la thèse d’une fuite d’un laboratoire chinois, qu’ils ont jugé « hautement improbable », confirme les conclusions de février à Wuhan, considérée comme l’épicentre de la nouvelle maladie. Avant les experts de l'OMS, le directeur de l’Institut de virologie et le gouvernement chinois avaient catégoriquement démenti que les laboratoires de l'Institut de virologie de Wuhan soient la source du coronavirus. Pour l’OMS, il faudra s’armer de patience avant de trouver une éventuelle réponse à l'origine de la pandémie.

Mais, comprendre l’origine de la pandémie est une « question scientifique clé » pour l’avenir, a souligné le virologue français, Etienne Decroly, qui a déploré le manque d’indépendance des experts mandatés par l’OMS, notant « peu de nouvelles informations scientifiques présentées dans le rapport ».

Noël Ndong

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