Soutenance : les femmes « ngare » au cœur de la thèse de Gloria Ongayolo

Mercredi 7 Avril 2021 - 15:00

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Après s’être défendue pendant plusieurs heures, Gloria Marie-Thérèse Ongayolo a obtenu du jury la mention « Très honorable », lors de la soutenance de sa thèse de doctorat unique sur le thème « Rôles et coutumes de la femme dans les structures de parenté chez les Ngare, en République du Congo », le 6 Avril à Brazzaville.

Dans cette  étude, l’intervenante s’est penchée sur le rôle, la place, l’identité de la femme « ngare » dans l’organisation sociale. Gloria Ongayolo a mis en lumière les pratiques sociale et culturelle, qui caractérisent la condition de la femme « ngare » au sein d’une société patriarcale. Il a été question de décrire son évolution, son apport, son intégration et sa représentation dans sa communauté. « Aujourd’hui, on clame l’émancipation de la femme et la parité, comme la charité bien ordonnée commence par soi-même, je me suis donc intéressée à la femme et plus particulièrement à la femme Ngare, parce c’est une société méconnue et minoritaire », a-t-elle déclaré.

Quatre cent vingt-sept pages, tel est le volume dudit travail subdivisé en trois grandes parties à savoir : le peuple et son origine, la femme (sa venue et son vécu) et enfin la femme dans les structures « Des travaux de mes recherches sur le terrain à la soutenance de ma thèse de doctorat en ce jour, j’ai pendant 7 ans focalisé mon attention sur les femmes Ngare, afin de parvenir à ce résultat, il me fallait du temps pour créer un lien de confiance, afin que ces dernières se dévoilent », a souligné Gloria Ongayolo.

En effet, la première partie du document est consacrée à la connaissance des hommes, de leur espace et de leurs structures. Elle constitue une ébauche d’anthropologie d’histoire des « Ngare » et répond aux questions essentielles relatives à l’origine tant sociale, que politique, ontologique et mythique de la société étudiée. En ce qui concerne la seconde partie, la doctorante s’est intéressée particulièrement à l’avènement de la femme dans la société « ngare » et à l’évolution de son statut au travers des systèmes matrimoniaux et de filiation.

S’agissant de la troisième partie, elle consistait à faire une sociologie du couple analysant les conditions d’entrée, de vécu et de sortie du mariage en tant qu’institution.  « Cette étude nous a permis en substance d’entrevoir que la femme est la porte invisible qui mène à l’histoire et vers la postérité. Sans elle, l’homme, sans doute, sera toujours mortel, mais ne parviendrait plus à l’ancestralité », a-t-elle relevé.

Bien qu’il y’ait eu évolution effective des conditions de la femme au sein de la société congolaise en général et « Ngare » en particulier, il convient de reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire en matière d’autonomie, d’égalité des chances et d’accès aux savoirs « Qu’elle ne se trompe pas, la femme se doit être intellectuelle aujourd’hui, il faut qu’elle arrive à briser le plafond de verre, qui laisse croire qu’elle ne peut ou doit exceller dans un quelconque domaine, car tous, femme comme homme avons les mêmes capacités, il suffit d’avoir un objectif à atteindre et le tour est joué », estime Gloria Ongayolo.

S’appuyant sur ses recherches, l’impétrante affirme qu’à l’exception des filles de « Tsakebenga », les femmes ne sont toujours pas membres de la société initiatique « Otsaso », elles ne possèdent pas, à cet effet, de « Kandza et de balai », symboles de pouvoir et de commandement. La parole valable demeure masculine « On ne peut pas imposer à toutes les femmes d’avoir des diplômes universitaires, car chacune joue sa partition dans son domaine, néanmoins les femmes devraient s’assumer, avoir confiance en elle, et sortir des stéréotypes qui leur imposent des limites dans divers domaines », a-t-elle conclu.

Gloria Imelda Lossele

Légendes et crédits photo : 

1- Gloria Marie-Thérèse Ongayolo/ Adiac 2- La doctorante entourée des membres du jury/ Adiac

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