Les immortelles chansons d’Afrique : « Tout le monde est coupable » d’Afia Mala

Jeudi 6 Mai 2021 - 20:04

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Parmi les chanteuses qui ont excellé et marqué leurs noms en lettre d’or dans le microcosme musical africain, on compte Afia Mala. Avec une voix admirable et des textes empreints d’humanisme, elle a su s’imposer dans  l’art d’Orphée à travers son tube planétaire  « Tout le monde est coupable ».

Cette chanson qui est extraite de l’album « Désir », paru en 1984  sous le label « AM Production » en disque microsillon 33 tours dont la référence est AMP 004, a été enregistrée au studio Haryson sous la direction de Bertrand Bidault De l’Isle et Francois Coyault comme ingénieurs de son. Ce disque a connu la participation des guitaristes Lokassa Ya Mbongo, Néné Fafa et Yves Ndjock. Deux bassistes y ont collaborés : Michel Alibo et Miguel Yamba. Au saxophone, Mam Houari, à la trompette, Kako, au trombone, Alex Perdignon. Les percussions sont jouées par Miguel Gomez. Le chœur est composé de Jean-Paul Pognon, Marie Céline Chroné et Sylvie Dray. Le travail bâti par Manu Lima est remarquable. Ce dernier est considéré comme un habile artisan du succès de ce disque 33 tours. Il a arrangé, mixé et assuré le synthétiseur.

Le succès de cet opus misé par le titre « Désir », placé à la première piste de la face A, a été déjoué par le morceau « Tout le monde est Coupable », classé à la troisième piste de la même face, soit la dernière place. Ainsi, avec « Tout le monde est coupable », l’artiste est au sommet de la célébrité et représente le Togo, son pays, aux quatre coins du globe. Fort de ce succès, le label « Disque Esperance » contactera l’artiste pour une production de cet album en format Compact Disque (CD). La production verra le jour en 1989 avec pour référence : ESP 8468.

« Tout le monde est coupable » est un slow écrit et chanté par Afia Mala. Il étale les performances vocales de la diva togolaise et dévoile les qualités artistiques de la star capverdienne Manu Lima. Là-dedans, il est question de montrer que nul sur terre n’est innocent. A l’instar des saintes écritures qui affirment que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.  « Tout le monde est coupable peu importe ce qu’il dit la haine est aussi forte que la guerre et c’est le faible qui a tort ». En 2003, à Brazzaville, où l’artiste fut invité, lors du Festival panafricain de musique, cette chanson fit sensation auprès du public.

Considérée comme l’icône de la musique togolaise, Afia Mala, de son vrai nom Afiwavi Mawulana Catherine Missohou, a débuté sa riche et élogieuse carrière musicale en 1974. C’est grâce à l’institution de sa mère dénommée « Habobo » qui veut dire « l’ensemble des amies » qu’Afia contacte le virus de la chanson. Au sein de cette structure, sa mère fabriquait des instruments de musique et composait des chansons pour plusieurs femmes. En 1984, on la décerne le Prix RFI Découvertes 84. Le 16 octobre 2020, elle est faite officier dans l’ordre du mérite togolais pour avoir défendu son identité culturelle et prôné les valeurs universelles par le biais de la chanson.            

 

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Afia Mala

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