Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri : l'administration militaire à l'épreuve

Samedi 15 Mai 2021 - 14:46

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« Je m’engage dans cette lutte avec détermination de trouver une solution définitive à l’inacceptable situation de l’est du pays ». Ces mots du chef de l‘Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, prononcés avec emphase, le 4 mai,  alors qu’il décrétait l’État de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri, traduisent toute sa volonté d’en finir avec la horde des groupes armés qui infestent ces deux provinces. 

Les mesures radicales attendues étaient au-delà des prévisions et bien à la mesure de l’enjeu sécuritaire dans ces régions livrées à la merci des terroristes et autres bandits. Face à la récurrence des massacres perpétrés par des groupes armés disparates, il fallait agir vite, question de marquer les esprits dans un contexte sécuritaire précarisé du fait de l’activisme des dizaines des forces négatives. C’est ce qu’a justement fait le président de la République. La proclamation de l’État de siège dans les provinces précitées étant conforme à la Constitution (art 85), l’ordonnance portant sa mise en application n’a fait que renforcer sa portée légale avec, à la clé, le remplacement de l'administration civile par des responsables militaires à certains échelons de la vie publique.

Une décision dissuasive destinée à tempérer les ardeurs des groupes armés qui auront désormais à en découdre avec des autorités militaires prêtes à défendre les territoires sous leur gestion, rétablissement de l’autorité de l’Etat oblige! Les restrictions qu’elles auront à imposer n’auront d’autre motivation que de mieux cerner le mode opératoire des groupes armés pour mieux surveiller leurs mouvements. La contribution des populations locales victimes de violence aveugle et sanguinaire durant plusieurs années est, dans ce cas, requise pour permettre de débusquer, endéans des délais impartis, les ADF ougandais, les FDLR rwandais et autres Maï Maï de leurs tanières.

L’appel à la mobilisation générale lancé par Félix Tshisekedi a fait mouche. « Trop, c’est trop », entend-on dire. La rupture avec la précédente administration est, pour ainsi dire, officialisée. En témoigne, le changement de stratégies et de méthodes. Entre-temps, les adhésions à l’initiative présidentielle ne se comptent plus. À tout prendre, l’instauration de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri sonne le glas d’un système organisé de prédation et d’exploitation illégale des ressources naturelles exacerbé par des connivences tant internes qu’externes. Comme quoi, Félix Tshisekedi, en bon visionnaire, aura vu loin et juste!

Alain Diasso

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