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Vers un conflit de grande intensité ?

Lundi 24 Mai 2021 - 16:07

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Ce qui se passe depuis plusieurs semaines au Proche-Orient où les Palestiniens et les Israéliens se défient, se menacent, s’affrontent à fleurets démouchetés causant la perte de nombreuses vies humaines était, hélas ! prévisible, pour ne pas dire inévitable. Provoqué par l’annexion progressive des terres palestiniennes qui figure au cœur de la stratégie du chef du gouvernement, Benyamin Netanyahou, ce conflit a brutalement dégénéré lorsqu’il a gagné le cœur de Jérusalem où cohabitent pourtant depuis des siècles les trois religions monothéistes qui se partagent la cité historique. Il a alors pris une tournure dramatique dont les conséquences seront à coup sûr terribles comme en témoignent dès à présent les tirs de roquette depuis la bande de Gaza, les ripostes de l’armée israélienne, la démolition d’immeubles entiers au cœur de la capitale du Hamas, les dégâts humains et physiques qui en ont résulté.

 

Ce que l’on doit comprendre aujourd’hui c’est que le conflit en préparation dépasse largement les deux peuples qui s’affrontent. De la même façon qu’il avait dégénéré lors de la guerre dite « des Six jours », il y a cinquante-quatre ans, de la même façon il s’étendra un jour ou l’autre à l’ensemble du Moyen-Orient : d’abord parce que les Israéliens, qui ont vécu l’horrible drame de la Shoah durant la Deuxième Guerre mondiale, feront tout pour se mettre à l’abri d’un nouveau drame humain en empêchant la création d’un Etat palestinien qui pourrait tenter de les détruire; ensuite, parce que tôt ou tard le conflit larvé auquel nous assistons prendra une dimension imprévue avec l’emploi possible, sinon même probable, d’armes de destruction massive.

 

Doté grâce à la France de l’arme nucléaire, Israël mettra en effet tout en œuvre dans les mois et les années à venir pour empêcher l’Iran ou d’autres puissances de la région de s’en doter elles-mêmes. Convaincus à juste titre que les Mollahs de Téhéran sont bien décidés à franchir ce pas décisif et s’y emploient en sous-main alors même que la communauté internationale tente quant à elle de bloquer ce processus grâce aux négociations qui se déroulent actuellement à Genève les dirigeants israéliens, appuyés directement ou indirectement par les Etats-Unis, n’hésiteront pas à mener des actions visant à bloquer la menace potentielle qui pèse sur leur pays. Ce qu’ils ont d’ailleurs déjà commencé en sous-main comme le prouvent les attaques souterraines menées ces derniers temps contre les installations nucléaires de l’Iran.

 

Compte tenu de ce qui précède il est probable, sinon même certain que des tensions présentes au Proche-Orient sortira un jour prochain un conflit de grande intensité qui opposera Israël et l’Iran, mais qui s’étendra simultanément à l’ensemble de la vaste région du Proche et du Moyen-Orient. Avec notamment, comme résultat la fermeture, au moins temporaire, du détroit d’Ormuz par où transite aujourd’hui plus du tiers de la production d’hydrocarbures du monde et donc une crise économique de grande ampleur.

 

Tout bien réfléchi, les conditions d’un tel conflit sont bel et bien en train de se réunir. Mieux vaut donc regarder la vérité en face sans accorder à la trêve négociée entre les Israéliens et les Palestiniens plus d’importance qu’elle n’en a réellement. Et prendre dès à présent les dispositions qui permettront à la communauté internationale de vivre le pire qui s’annonce sans sombrer dans un chaos général au cours des semaines et des mois à venir.

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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