Mali : la France et l’Allemagne sur la même longueur d'onde face à la junte militaire

Mardi 1 Juin 2021 - 20:40

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Les dirigeants ouest-africains se sont réunis, le 30 mai, en sommet extraordinaire à Accra au Ghana, pour décider de la réponse à apporter au double putsch des militaires au Mali. C’était en présence du nouveau président du Mali, le colonel Assimi Goïta.  La France et l'Allemagne opposées à la junte militaire.

Ce sommet extraordinaire de la CEDEAO était exclusivement consacré à la situation au Mali. Le Colonel Assimi Goïta était invité pour des consultations. Le président français Emmanuel Macron avait déjà averti, dans un entretien au Journal du dimanche, que la France « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition », alors que la Cour constitutionnelle malienne validait, le 29 mai,  le colonel Assimi Goïta, comme président de transition, parachevant le coup de force.  Assimi Goïta et un groupe d’officiers avaient  renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta. Sous la pression internationale,  la junte avait finalement accepté  la nomination d'un président et d'un Premier ministre civils.

Elle s'était engagée à organiser des élections et à rendre le pouvoir à des civils à l'issue d'une transition de 18 mois. Le 24 mai, l'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a fait arrêter le président et le Premier ministre, cautions civiles de la transition, foulant aux pieds l’engagement militaire, et suscitant le doute sur la tenue d’élections début 2022.  Pour désapprouver le passage en force des militaires, Emmanuel Macron a déclaré  qu’il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition », dénonçant un « coup d'Etat inacceptable », et craignant une connivence entre le pouvoir et les djihadistes. Il menace de retirer les militaires français de la force Barkhane. Les Etats-Unis ont brandi la même menace.

C’est avec fermeté que les dirigeants ouest-africains ont déclaré que « La transition politique sera dirigée par un civil" et "le vice-président de la transition (...) ne pourra en aucune manière remplacer le président de la transition ».  L’UE a salué  la médiation de la CEDEAO et la suspension du Mali des instances de l’organisation régionale. L’UE a indiqué qu’elle soutient particulièrement le maintien du calendrier des élections présidentielles au 22 mai 2022, et condamne l’incarcération et la mise à l’écart du président et du Premier ministre de transition, dans un communiqué.

« Ni la France, ni ses partenaires n'ont vocation à s'engager si ces dispositions ne sont pas tenues », a indiqué Emmanuel Macron, lors du dernier conseil des  ministres franco-allemand pour la chancelière allemande, Angela Merkel. «Je ne peux que m’associer aux propos d’Emmanuel Macron », confirmant l’entente des deux dirigeants sur le Mali. Interrogée sur l’engagement de la Bundeswehr dans l’opération Barkhane, Angela Merkel a estimé de son côté que la mission de formation de l'Union européenne au Mali, dont l'Allemagne est l'un des principaux contributeurs, devait poursuivre son travail au Sahel. « Nous pensons que notre présence continue d'être importante et que rien n'a changé », a-t-il souligné.

Noël Ndong

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