Sommet G7- Climat : assurer une relance verte nécessite 1000 milliards de dollars par an

Mercredi 9 Juin 2021 - 15:59

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Assurer une relance verte nécessite pour les pays du G7 de consacrer 1 000 milliards de dollars par an, selon un rapport commandé par le gouvernement britannique avant le sommet du G7 (11-13 juin 2021).

Les membres du G7 devraient investir 1 000 milliards de dollars par an pour favoriser une reprise respectueuse du climat. C’est ce que préconise l’économiste Nicholas Stern avant le  G7 qui sera présidé par le Royaume-Uni du 11 au 13 juin. Commandé par Boris Johnson, le rapport recommande aux États de s’engager à fixer un « prix élevé » pour le carbone et à éliminer les subventions aux énergies fossiles au plus tard en 2025, d’abandonner l’électricité produite à partir de charbon d’ici à 2030 et de doubler leurs financements climat en vue de dépasser l’objectif de 100 milliards de dollars destinés aux pays en développement. Les pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) devraient investir collectivement environ 1 000 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie pour s’assurer que leurs économies se remettent complètement de la pandémie de Covid-19 et pour effectuer la transition vers une croissance durable, inclusive et résiliente. C’est la principale conclusion d’un rapport commandé par le Premier ministre britannique Boris Johnson.

Intitulé « G7 leadership for sustainable, resilient and inclusive economic recovery and growth », le rapport de l’économiste Nicholas Stern, appelle les pays du G7 à « prendre la tête d’une reprise coordonnée à l’échelle mondiale à un moment "spécial" et inédit dans l’histoire », tandis que la pandémie de Covid-19 a « exacerbé les risques et les vulnérabilités qui s’étaient accumulés dans l’économie mondiale ». À la veille du prochain G7, qui se tiendra du 11 au 13 juin à Cornouailles au Royaume-Uni, le monde est confronté à un ensemble de « défis étroitement liés » : coûts sanitaires et sociaux « dévastateurs » de la pandémie ; perspectives réduites de croissance économique et d’emploi dans un contexte de dette publique croissante ; menaces croissantes du changement climatique, de la dégradation de l’environnement et de la perte de biodiversité ; inégalités croissantes exacerbées par la pandémie, etc. Or, poursuit l’économiste, « l’absence d’action sur l’une de ces dimensions affaiblira les progrès réalisés sur les autres ».

Les priorités d’action

Le rapport identifie des priorités d’action, parmi lesquelles l’adoption d’un objectif collectif consistant à augmenter l’investissement annuel d'environ 2 % du PIB par rapport aux niveaux prépandémiques d’ici à 2030 et au-delà. Ce qui représenterait pour les sept pays un investissement supplémentaire d’environ 1 000 milliards de dollars par an dans les prochaines années. Un investissement, qui, « s’il est bien réalisé, aura un rendement élevé en termes de productivité, de nouvelles opportunités et d’environnement ». Le rapport recommande aussi de prendre « de nouvelles mesures fortes » en réponse à la pandémie de coronavirus en assurant « un déploiement rapide, efficace et mondial des vaccins et des traitements ». Une « priorité immédiate » sera de combler le déficit de financement de 20 milliards de dollars du programme  Covax de l’OMS et de fournir un « soutien adéquat » aux pays en développement afin que des vaccins et des traitements efficaces soient « disponibles partout au plus tard à la fin de 2022 ».

L’autre priorité est de trouver des « solutions crédibles » pour respecter les engagements renforcés pris lors du sommet des leaders du climat  (22 et 23 avril). Ce qui devra notamment inclure la présentation en amont de la COP 26 de contributions nationales (NDC) renouvelées. Aussi, à la veille de la COP 15 sur la biodiversité, le rapport recommande de soutenir l’objectif de protéger 30 % des zones terrestres et océaniques d’ici à 2030, objectif décliné par des « objectifs nationaux appropriés ».

Doubler les financements

Pour financer ces mesures, le rapport identifie six préconisations dont celle de renforcer la coopération fiscale internationale pour contribuer à soutenir les finances publiques ; agir fermement pour alléger les contraintes liées à la dette des pays à faibles revenus et des pays vulnérables ; et à prendre l’engagement collectif de doubler les finances climat, d’en améliorer la qualité et d’augmenter la proportion de dons. L’objectif étant « d’atteindre et de dépasser l’objectif de 100 milliards de dollars par an », objectif dont l’atteinte sera « essentielle » au succès de la COP 26. « Le G7 a maintenant l’occasion de tracer une ligne de conduite claire pour les trois prochaines années », estime Nicholas Stern, notamment « en travaillant en étroite collaboration avec la présidence italienne du G20 et en s’adressant aux présidences du G7 et du G20 qui suivront en 2022 et 2023 ». Après la pandémie de Covid-19 ayant marqué 2020, « 2021 peut être un tournant vers un avenir plus prospère et plus durable », veut-il croire. Mais cette vision partagée ne pourra prendre place sans des politiques efficaces, relève le document. Parmi elles : s’engager à fixer un « prix élevé » pour le carbone et à éliminer les subventions aux énergies fossiles d’ici à 2025 « au plus tard ».

 

Noël Ndong

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