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Congo: il y a 30 ans !

Samedi 12 Juin 2021 - 17:00

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1991-2021, trente ans ont passé depuis la tenue, à Brazzaville, des assises de la Conférence nationale souveraine. Elle se déroula du 25 février au 10 juin, et se conclut par une cérémonie mémorable de « lavement des mains » suivie de l’aménagement, tout au sud du Palais des congrès qui l’abrita, de la forêt dite de l’unité nationale. Ces symboles forts contribuèrent à faire passer chez beaucoup l’amère pilule des invectives qui entachèrent la grand-messe, et aussi celle des souvenirs individuels ou familiaux, souvent douloureux, laissés par des décennies d’une histoire politique congolaise jugée globalement violente.  

Une transition politique d’une année fut instituée dans l’objectif de conduire le Congo vers des élections pluralistes. Au bout de quatorze mois au cours desquels, grâce à la magnanimité des trois principaux animateurs de celle-ci, l’essentiel fut préservé. En effet, Denis Sassou N’Guesso, Ernest Kombo, André Milongo, respectivement président de la République, président du Conseil supérieur de la République, et Premier ministre, pesèrent de tout leur poids pour que le pays ne sombre dans le chaos. Des sujets de tension étaient en effet nombreux qu’il faut souligner avec un gros trait le rôle joué par ces hommes d’Etat pour maintenir le bateau Congo à flot.

La Conférence nationale souveraine, ce furent ses 1200 délégués venus des quatre coins du Congo et de la Diaspora. Revendiquant à haute voix leur représentativité, ils arrachèrent du pouvoir en place la légitimité qui leur permit de passer quatre mois à « redéfinir les valeurs fondamentales de la nation en vue de l’instauration d’un Etat de droit et d’une démocratie pluraliste ». Cette clause du règlement intérieur des états généraux de la nation disait tout de la volonté première qui anima les hommes et les femmes rassemblés pour la circonstance au Palais des congrès.

La Conférence nationale souveraine, ce fut aussi la série d’actes impliquant la prise du pouvoir, ou néanmoins son partage séance tenante. Le 17 mai fut pris, à la signature du président des assises, Mgr Ernest Kombo, celui portant restauration des symboles de la République. Le Congo recouvra son nom officiel de République du Congo, son drapeau tricolore vert-jaune-rouge, sa devise « Unité-Travail-Progrès », son hymne « La Congolaise ». Le 4 juin, « l’Acte fondamental portant organisation des pouvoirs publics durant la transition » fut approuvé puis deux autres, le 13 juin, le premier constatant l’élection du bureau du Conseil supérieur de la République (Parlement de transition), le second l’élection du Premier ministre de Transition. La réunion avait clôturé.

Dans le sillage des bouleversements qui se produisirent en ex-Union soviétique et dans les pays d’Europe de l’Est, et de la fin de la guerre froide, l’Afrique subsaharienne s’engouffra dans les transitions démocratiques. Le Congo emboita le pas à d’autres nations du continent et réussit une première alternance pacifique de son histoire en 1992. En célébrant jeudi passé les trente-ans de la Conférence nationale souveraine, les Congolais ont rendu hommage à un moment important de la vie de leur pays. De ce qu’il s’est passé, de ce qu’il se passe et se passera, ils doivent se rappeler que l’unité nationale prônée par la borne du 10 juin est à bâtir chaque jour que Dieu fait.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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