Investissements/ Covid-19: la Cnuced signale une tendance à une reprise inégale des IDE

Mercredi 7 Juillet 2021 - 13:40

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La pandémie a freiné les flux mondiaux d’investissements directs étrangers (IDE). Après une chute de 35 %, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars en 2020, ils devraient atteindre leur point le plus bas cette année, selon le rapport annuel de la Cnuced sur les investissements dans le monde. Avant de repartir à la hausse.

Les différents confinements mis en place par les Etats pour faire barrière à la Covid-19 ont ralenti les projets d’investissement. Et les perspectives de récession ont conduit à une réévaluation de nouveaux projets des grands groupes. Ce qui a provoqué la chute d’un tiers des flux d’IDE, notamment dans les pays développés (- 58 %), en partie du fait des restructurations d’entreprises et de flux financiers intra-entreprises. Par contre les IDE vers des économies en développement ont su résister, avec une baisse de « seulement » -8 %, due à la vigueur des flux en Asie, poussant ces pays à concentrer 2/3 des IDE mondiaux, contre la moitié en 2019.

La chute des nouveaux projets

Ces tendances contrastent fortement avec celles de l’activité liée aux nouveaux projets, dont le recul a été marqué dans les pays en développement (PED) : le nombre de nouveaux projets a accusé une baisse de 42 %. Les opérations de financement de projets internationaux ont baissé de -14 % hypothéquant les perspectives de redressement économique. « Ces types d’investissement sont essentiels pour le développement des capacités productives et des infrastructures, et donc pour des perspectives de reprise durable », a déclaré Isabelle Durant, secrétaire générale par intérim de la Cnuced. Des secteurs vitaux pour le développement ont été durement touchés. En cause, la Covid-19, qui a également provoqué un effondrement des flux d’investissement vers les secteurs cruciaux pour les Objectifs de développement durable (ODD) dans les pays en développement : – 67 % pour le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, – 54 % pour les infrastructures et la santé, – 49 % pour l’agriculture et l’agroalimentaire et – 35 % pour l’éducation. Le seul secteur relativement épargné par cette dégringolade des IDE est celui des énergies renouvelables (- 8 %). Le choc a exacerbé les baisses dans les secteurs qui étaient déjà faibles avant la pandémie comme (électricité, alimentation agriculture, et santé) soulignent les rapporteurs. Seule l’Asie a enregistré une croissance des flux d’IDE entrants. Alors que les flux d’IDE vers l’Europe ont diminué de 80 %, et de -40% vers l’Amérique du Nord. La chute des flux dans les régions en développement a été inégale : avec une baisse de-45 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et de -16 % en Afrique. En 2021, selon les prévisions de la Cnuced, une reprise substantielle des IDE vers l’Afrique et vers l’Amérique latine et les Caraïbes est, quant à elle, peu probable à court terme.

Noël Ndong

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