Pays en développement : l’OCDE s’inquiète du regain de mécontentement

Jeudi 22 Juillet 2021 - 12:01

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Dans son récent rapport, « Perspectives on Global development 2021 », l’OCDE invite  les gouvernements à prendre en compte les groupes marginalisés, s’ils ne veulent pas assister à un regain de mécontement.

 

 

Après un pic de manifestations violentes en 2019, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire, la Covid-19 a eu pour effet de vider les rues.  Depuis la fin de la crise financière de 2008-2009, le nombre de manifestations dans le monde avait doublé en 10 ans. Mais l’interruption de cette vague de mécontentement, nourrie par un manque de confiance dans les gouvernements et la démocratie, n’est que temporaire selon les analystes de l’OCDE. Le rapport analyse les facteurs à l’origine de ce désagrément croissant dans les Pays en développement(PED). Joindre les deux bouts reste la principale préoccupation. Malgré trois décennies de croissance économique quasi continue, une grande partie de la population des PED avait du mal à s’en sortir, avant même que la pandémie ne frappe.

Les populations exigent également de meilleurs services publics, moins de corruption et une plus grande voix au chapitre dans la gestion de leur pays, ainsi qu’une plus grande action contre le changement climatique. En outre, le rapport montre que la qualité de la démocratie se détériore dans le monde. Le mécontentement émerge de l’interaction de ces griefs avec la fragmentation des sociétés: Partout dans le monde, la confiance entre les gens diminue, l’engagement civil s’affaiblit et des guerres culturelles émergent. Aussi des mouvements populistes apparaissent, généralement incapables de relever les défis auxquels les sociétés sont confrontées. Si les rues se sont vidées en 2020, les réseaux sociaux ont servi de porte-voix. Selon le rapport, l'effondrement de la cohésion sociale et les ruptures du contrat social rendront extrêmement difficile une meilleure reconstruction.

Faire évoluer la coopération internationale

Transformer l’économie, renforcer les institutions, lutter contre la pauvreté et faire face à la crise climatique… Si les analystes de l’OCDE appellent les gouvernements à s’emparer d'approches inclusives et participatives pour relever ces défis, il n’en estime pas moins que les pays en développement ne peuvent pas, à eux seuls, réparer ces lignes de faille. Ils sont très vulnérables à des facteurs dépassant leurs frontières, comme l’ont démontré les récentes crises économiques, les catastrophes environnementales et, bien sûr, les pandémies. La coopération internationale est essentielle pour faire face à ces menaces, mais  les institutions multilatérales sont confrontées à des doutes, quant à leur légitimité et leur efficacité, en particulier, pour répondre aux besoins des pays en développement.

La pandémie de Covid-19, qui continue de s’aggraver dans de nombreux PED, a souligné la nécessité de nouvelles approches de la coopération internationale. À court terme, la communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour garantir que les PED accèdent aux vaccins et aux autres moyens dont ils ont besoin pour lutter contre la pandémie, éviter les crises humanitaires émergentes et coordonner l’allégement de la dette. À plus long terme, estime le rapport, les Objectifs de développement durable  et l’Accord de Paris sur le climat donnent la feuille de route pour s’attaquer aux nombreuses causes de mécontentement identifiées dans ce rapport, mais ne peuvent être atteints sans institutions mondiales véritablement inclusives et à la hauteur de leurs ambitions.

Noël Ndong

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