Education : des approches de solution pour combler le déficit des enseignants

Jeudi 22 Juillet 2021 - 13:45

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Interpellé il y a quelques jours à l’Assemblée nationale sur l’épineux problème du manque d’enseignants dans les écoles, à travers le pays, le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Jean-Luc Mouthou, a donné les raisons du déficit tout en proposant des mécanismes pour le résorber.

Depuis 2016, le déficit en personnel enseignant est chiffré à 20 000. Deux facteurs principaux expliquent ce chiffre colossal : « les départs massifs à la retraite, plus de mille enseignants, sans compensation de recrutement à la Fonction publique pendant de nombreuses années et l’augmentation vertigineuse de la population scolaire », a expliqué le ministre Jean-Luc Mouthou.

Approches de solution

Le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire et de l’Alphabétisation a évoqué quatre axes pouvant permettre de réduire significativement le déficit en personnel enseignant. Il s’agit tout d’abord de réactualiser le plan de recrutement afin de porter à 20 000 le nombre d’enseignants à intégrer de 2022 à 2025 à raison de 5000 par année.

Par ailleurs, la ligne budgétaire des enseignants volontaires devrait être relevée de 2 milliards à 7 milliards. L’objectif étant d’affecter dans les établissements scolaires 5000 enseignants en chômage, qui devront rejoindre la vague affectée des finalistes déjà sur le terrain, pour être progressivement intégrés à la fonction publique par rapport aux quotas qui seront mis à la disposition du ministère de tutelle.

Aussi, il est question de trouver un financement additionnel ou alternatif pour prendre en charge des enseignants bénévoles et prestataires dorénavant transformés en enseignants communautaires pour pallier l’insuffisance de la contribution apportée par les parents d’élèves, dans les localités de l’arrière-pays. « La mise en œuvre effective de la décentralisation ne fera que renforcer le mécanisme de financement et de gestion de notre système éducatif », a estimé le ministre Jean-Luc Mouthou.

Il est également à noter qu’un autre apport substantiel proviendrait du programme d’action triennal, signé avec le partenariat mondial pour l’éducation. L’enveloppe disponible pourra permettre de prendre en charge le paiement des bourses des enseignants communautaires pour une durée de trois ans avant leur intégration à la Fonction publique.

Ce qui a été fait avant

Des initiatives pour résorber le déficit des enseignants ne datent pas d’aujourd’hui. En 2018, le gouvernement avait défini un plan de recrutement. Selon le ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation,  « si les contraintes budgétaires liées à la crise multidimensionnelle que connaît notre pays n’avait pas perturbé ce plan, nous aurions pu recruter 2796 enseignants en 2018, 4301 enseignants en 2019,  le même nombre en 2020, 2021 et 2022 pour atteindre un total de 15699 enseignants en quatre ans pour avoir les 20 mille enseignants visés par le plan sans compter de nouveaux départs à la retraite pendant les mêmes périodes ».

Dans le cadre de ce plan, les premiers recrutements n’ont eu lieu qu’en 2019 pour un effectif total de 1203 enseignants. Les recrutements en cours au titre des quotas 2020 et 2021 n’ont permis de ne sélectionner respectivement que 1970 et 1200 candidats. Ce qui porte le nombre d’enseignants intégrés à 3673 au titre des années 2019, 2020 et 2021. Les chiffres sont toujours loin du compte par rapport au nombre de 20 000 fixés.

Pour ne pas laisser les classes totalement vides, le gouvernement a signé en septembre 2018 un protocole d’accord avec les enseignants finalistes des écoles de formation. Ce contrat permet de les affecter dans les écoles comme enseignants volontaires moyennant une bourse. En retour le gouvernement doit disponibiliser un quota pour les recruter chaque année progressivement à la Fonction publique.

L’idéal est d’éviter que le déficit continue à se creuser à un rythme où la situation serait difficile à maîtriser dans les prochaines années.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le déficit des enseignants est à combler

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