Lire ou relire : « Lettre ouverte à l’Afrique soixantenaire » de Giscard Kevin Dessinga

Vendredi 20 Août 2021 - 11:06

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Sous-titré « Bilan subjectif d’une gouvernance au subjonctif », l'essai publié chez l’Harmattan traite de manière bilancielle de la situation sociopolitique de l’Afrique postcoloniale.

On ne récolte que ce que l’on a semé. Suivant cette maxime, l’essayiste s’interroge sur le sort de l’Afrique qui continue de se créer des misères en espérant vivre le contraire par la suite. Pendant que les pays occidentaux œuvrent pour le bien-être de leur population et pour assurer un avenir meilleur à la postérité, l’Afrique détourne sa jeunesse des chemins de l’éthique et du développement, en l’aliénant, l’instrumentalisant et la traumatisant.

« Je préfère la franchise-sincérité du piment à l’hypocrisie-duplicité du sucre », affirme Giscard Kevin Dessinga, comme un leitmotiv pour dénoncer les maux qui réduisent les mots décolonisation, souveraineté, modernisation, authenticité, en de simples mythes dans la plupart des pays d’Afrique. « Soixante ans après, qu’en est-il ? L’espoir est-il encore permis pour ce peuple ? Si, oui, de quelle manière ? Sinon, quel est le problème ? », s’interroge-t-il.    

C’est à travers douze lettres que l’auteur propose des pistes de sortie de la crise profonde et humiliante à laquelle l’Afrique se trouve condamnée aux niveaux politique et économique. « Ce livre est une espèce de testament politique que j’entends léguer aux générations montantes. La pertinence des analyses, sans complaisance et la profondeur des propositions, coulées sous forme de douze lettres, témoignent du ras-le-bol des Africains et de leur détermination à reconstruire un continent en lambeaux et surtout à reconquérir son autonomie politique et surtout économique », écrit-il à la page 14.

Les leçons que véhicule cet art épistolaire et philosophique sont essentiellement la primeur du service dans la gestion du pouvoir à chaque stade de la société, la promotion du bien commun et le bon usage des potentialités, le refus de la négligence dans la formation des ressources humaines, le défi de la bonne gouvernance, la transparence et le courage de faire ce qui est juste, le respect des droits et des devoirs comme sens de responsabilité des gouvernants et des gouvernés…

Natif du Congo Brazzaville, Giscrad Kevin Dessinga est auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Il est prêtre franciscain, docteur en philosophie et enseignant d’université.

 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/ Adiac

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