Les immortelles chansons d’Afrique : « Nzele » de Madilu Système

C’est au sein de l’orchestre « Bakuba Mayopi » que Madilu compose la chanson " Nzele" en 1973, sous la férule des éditions Lho-Mann, en disque vinyle 45 tours qui porte la référence LHM-06. Ce titre est l’un des tubes de cette année-là. Son intro est constituée de l’intonation des sax, suivie d’une guitare introduisant un rythme aux influences pop. Ici, la guitare solo jouée par Yossa offre des sonorités auditivement agréables. Madilu et Pindu dominent le chant. La voix de Madilu dans cet air ressemble à celle de Pépé Kallé. On retrouve dans cette mélopée l’influence de Bella Bella des frères Soki.

« Nzele » en argot Lingala signifie gonzesse ou nana. Ce titre est donc dédié à une jeune fille. Probablement à sa femme Mbiya. L’auteur met en garde sa dulcinée contre la multitude des jaloux. « Batela mibeko ngai nakopesa yo soki obebisi lelo bango baseka ». « Garde les prescriptions que je te donne, si tu désobéis, les jaloux se moqueront de nous ».

En 1993, Madilu revisite ce morceau dans son album « Sans commentaire », enregistré par l’ingénieur de son Marc Haliday et ce, grâce au concours du Label Syllart Records. Référence disque : 38132-1. Dans cette version qui est plus jouée dans les bars et autres endroits de réjouissance, Syran Mbenza exécute la guitare solo, la rythmique est assurée par Rigo Star, la basse par Ngouma Lokito. Le chœur est composé de Niawou, Balou Canta, Carlito, Djeffard Lukombo, Nyboma Mwa Dido, Wuta Mayi et Shimita. Les percussions sont assurées par Nody Mataba. La programmation batterie-Clavier est effectuée par Manu Lima. Marc Haliday.

En 2019, la chanteuse Faya Tess, dans le vol 8 de son album « Au temps des classiques », produit par André Tetu, rend hommage au grand Ninja en remixant ce titre intemporel. Cette fois ci, la guitare solo, mi solo, rythmique et basse est grattée par Caen Madoka. Le chant est accompli par Faya Tess, Wuta Mayi et Nyboma Mwa Dido.      

De son vrai nom Bialu Makiese Jean de Dieu, Madilu naquit le 28 mai 1950 à Léopoldville. Il débute véritablement sa carrière sous la coupe de Nedule Papa Noël, en 1968, au sein de l’orchestre « Bamboula ». En 1971, il est dans les Bakuba de Seskain Molenga. En 1972, il crée avec Yossa et Pindu l’orchestre « Bakuba Mayopi ». Après cela, il intègre Afrisa. En 1982, il entre dans l’Ok Jazz qu’il ne quittera qu’à la mort de Franco, en 1989. C’est le titre « Non » qui fut le détonateur du duo Franco-Madilu. Ce dernier s’est éteint le 11 août 2007.