Sahel: Le Tchad envisage la réduction de son bataillon

Vendredi 3 Septembre 2021 - 15:30

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Le pays a décidé de réduire de moitié l’effectif de son bataillon dans la région dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Le sommet de Pau ( France) de janvier 2020 avait décidé de concentrer les efforts de la force Barkhane et du G5 Sahel sur la région des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso). Le Tchad avait promis d’y déployer un bataillon de 1200 soldats. Ce qui n’a pas eu lieu. Les raisons évoquées sont l’attaque de la garnison de Bohoma (des soldats tués sur une île du lac Tchad) et un désaccord entre le Tchad et ses partenaires sur les modalités financières de cet engagement. Le renfort n’a pu être déployé au Niger qu’au printemps dernier avec l’appui de parachutistes  français.  Toutefois, l’effectif du bataillon tchadien déployé au Niger, sous l’égide de la force conjointe du G5 Sahel, sera réduit de moitié. L’annonce en a été faite par le Tchad.

« On a redéployé au Tchad 600 hommes en accord avec les forces du G5 Sahel. Il s’agit d’un redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes », a déclaré le porte-parole du gouvernement tchadien, Abderaman Koulamallah. Il a évoqué « une décision concertée de longue date avec le commandement du G5 [Sahel] », afin d’alléger le dispositif   « inadapté » à la situation sur le terrain, pour une force mobile. « Notre volonté politique de faire face aux djihadistes reste intacte », a-t-il assuré. Certains experts pensent que cette décision serait plutôt liée à la dernière attaque subie par l’armée tchadienne sur les rives du lac Tchad et attribuée à « Boko Haram ». Début août, au moins vingt-six soldats ont été tués au retour d’une patrouille.

Le président du Conseil de transition, Mahamat Idriss Déby, avait alors déclaré : « Le lourd tribut que nous payons dans cette guerre asymétrique est amer mais il ne sera pas vain. Nous ferons capituler l’hydre terroriste ». Le ministère français des Armées a confirmé que la décision du Tchad avait été prise « en parfaite concertation avec les partenaires du G5 Sahel et de la coalition pour le Sahel ». Précisant : « Il s’agit d’avoir un dispositif à la fois plus léger, plus réactif et plus facile à soutenir, en conservant les moyens de combat les plus adaptés à l’ennemi ».

La réduction des effectifs tchadiens dans la région des trois frontières a été décidée alors que le dispositif militaire français au Sahel va  connaître des changements notables dans les semaines prochaines, avec la fin annoncée de la force Barkhane.

Une fin qui se traduira par un autre engagement de la France. Alors que les commandos de la « Task Force » Sabre se concentreront à la traque et l’élimination des hauts dignitaires jihadistes, le groupement européen de forces spéciales « Takuba » va accompagner les troupes locales au combat, avec le soutien français, dans l’appui aérien et dans le renseignement. Depuis le début de l’année, au moins 450 habitants ont été victimes de groupes jihadistes qui mèneraient une guerre contre la population civile dans la région dite des trois frontières, tuant, pillant et brûlant, emportant du bétail, semant dans leur sillage mort et destruction et brisant des vies. Les assaillants auraient également subi de lourdes pertes lors de la riposte des militaires. Les attaques contre les civils  entrent dans le cadre de la stratégie de l’Etat islamique dans le Grand Sahara, au motif que les victimes soutiennent les autorités locales.

Noël Ndong

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