Opinion

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Sur la nouvelle « Guerre froide »

Samedi 4 Septembre 2021 - 17:32

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Finalement, si l’on y réfléchit bien, l’Histoire ne fait que se répéter. Avec, au cœur des évènements qui la marquent, l’hostilité ou plutôt la compétition qui oppose toujours les « Grands » de ce monde et les menaces multiples qui en découlent pour la paix.

Oui l’Histoire, la grande Histoire ne fait que se répéter, à cette nuance près que la nouvelle « Guerre froide » qui se précise maintenant au fil des mois pourrait bien avoir des conséquences encore plus dramatiques que les précédentes si la Chine et les Etats-Unis d’une part, la Russie et l’Europe d’autre part ne prennent pas très vite la juste mesure des conséquences probables, pour ne pas dire certaines, que génèreront inévitablement leurs rivalités croissantes à la surface du globe terrestre, voire même sans doute demain dans l’espace proche de notre planète.

Témoignent aujourd’hui de cette calamiteuse répétition du passé la guerre larvée que se livrent la Chine et les Etats-Unis en Extrême-Orient et le conflit moins visible mais tout aussi réel qui oppose la Russie à l’Union européenne dans la partie occidentale de l’ex-Empire soviétique. Deux scénarios déjà vécus tout au long du siècle précédent dont un au moins, celui qui opposa l’URSS à l’Alliance atlantique conduite par les Etats-Unis, faillit provoquer une nouvelle guerre mondiale dont les effets auraient été bien pires que les deux précédentes en raison de la puissance destructrice des armes présentes sur le terrain.

Ne nous faisons pas d’illusion : si la Chine tente de s’emparer de l’Ile de Taïwan comme tout semble l’indiquer aujourd’hui ou rend inaccessible la Mer de Chine du sud dont elle transforme les multiples ilots en bases militaires, l’on peut être certain que l’Amérique du président Joe Biden volera au secours du Japon, des Philippines, de l’Indonésie, de l’Australie en brandissant les armes de destruction massive qu’elle détient. Une situation qui explique le retrait brutal pour ne pas dire chaotique des forces américaines stationnées en Afghanistan et à laquelle se prépare visiblement le président Xi Jinping comme le démontre la montée en puissance des forces navales chinoises.

Dans le même but mais de façon nettement moins visible, le président Vladimir Poutine met progressivement en place lui-même un dispositif stratégique conçu pour réaffirmer la puissance russe dans la Mer Noire et de façon plus générale dans le Proche-Orient, ce qu’a confirmé l’annexion de la Crimée en mars 2014. Une annexion qui a provoqué un choc diplomatique entre l’Ukraine, l’Europe et la Russie dont nous ne vivons en réalité que les premières péripéties, mais qui gagnera probablement l’ensemble de la région comme l’a montré récemment le conflit qui opposait l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

De tout ce qui précède ressort la conclusion suivante: les avancées de toute nature qui ont marqué les dernières décennies, dans le domaine technique et scientifique tout particulièrement, n’ont guère fait évoluer la vision que les dirigeants des grandes puissances ont du monde ni même diminué leur volonté de dominer la scène internationale. Le temps que nous vivons est donc tout aussi instable, voire même plus que celui vécu par nos prédécesseurs.

 

Mieux vaut le reconnaître et réfléchir aux actions qu’il faudra entreprendre collectivement si par malheur le pire venait à se produire.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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