Parution : " L’héritage du temps" de Cardolin Batou

Lundi 6 Septembre 2021 - 18:30

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Paru à Abis éditions, l'ouvrage de soixante-quinze pages est une œuvre poétique constituée de vingt-neuf textes. L’auteur pointe du doigt les tares de la société africaine.

Le silence, Le cri d’une larme, A qui la faute, L’Afrique au paradis, Le monde au menu, Ami du monde, Dakar Ngor Gorée, Dans ma chair, Le xénophobe, Fleuve Congo, Je viendrai chez vous, La dette du roi, Le dernier esclave, Mon ami blanc, La rue, L’ange de l’Archipel, Le cafard, La rencontre, Le code de la vie, Femme, La louve, Fils, Mon voisin, Où êtes-vous, La visite, Mère, Ndeye Souna, Vœux, Ma raison, ce sont des textes qui composent le recueil de poèmes.

Dans cet ouvrage, l’auteur parvient, à travers un mûrissement social, à pointer du doigt les tares de la société africaine. Un vécu qu’il restitue dans un élan engagé et réparateur. Cependant, cette souffrance décriée laisse des moments de douceurs intenses qui marquent son attachement à ses racines. Des vers qui incitent et poussent à découvrir ces espaces explorés. « Je porte une blessure qui ne cicatrise pas. L’identité harcelée ; L’équité bannie ; Je doute de l’empathie ; Le temps m’a tout dit ; Le parfait se défait ; Défiant la loi de l’absolu ; Dieu s’inquiète… », écrit l’auteur.

Préfaçant en premier le recueil de poèmes de Cardolin Batou, le Pr Mamadou Dramé, de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a indiqué que pour arriver à écrire un recueil dont la qualité de l’écriture n’est pas à démontrer, l'auteur s’est mis à l’ouvrage au sens étymologique du terme. Il a pris le temps de se donner les moyens d’avoir une parfaite maîtrise des techniques poétiques, surtout concernant la poésie libre qui a été adoptée comme style. Il y a beaucoup d’images, de figures de rhétorique (anaphore, anadiplose, métaphore, …) et un habile jeu sur les sonorités qui démontre d’une recherche pertinente de l’harmonie qui pourrait faire ressortir ce que ressent le poète. « Tout au long des textes qu’il nous sert, on note l’absence de ponctuation qui pourrait être interprétée comme une sorte de révolte », a-t-il souligné.

Dans la préface II, Me Boukounta Diallo, avocat à la Cour de justice au Sénégal, estime que lorsque la politique peine à pouvoir inoculer aux Africains le sérum d’un véritable changement de mentalités et de paradigme, le poète Cardolin Batou, à travers son recueil de poèmes illustratifs et complet, propose et oriente l’Afrique vers son destin et lui montre tel un miroir son visage naturel et contrasté des jours actuels. « A nous Africains, cette œuvre nous réconcilie avec nous-mêmes, le continent et le reste du monde. En d’autres termes, il nous replace à l’origine, au cœur et à la fin de notre univers sans aucune prétention excessive. Elle nous invite simplement à ouvrir notre cœur; nos yeux et notre esprit sur le mal et le beau qui cohabitent au quotidien avec nous et qu’on feint par ignorance ou par inadvertance de voir en face. Peut-être que nos âmes ne nous servent plus de boussole. Le poète part à la conquête des espaces violés dans notre vie de tous les jours », écrit Me Boukounta Diallo, avocat à la Cour de justice au Sénégal.

Pour Cardolin Batou, depuis longtemps, il voulait toujours ressortir ses expériences de la vie quotidienne. « L’héritage du temps c’est ce que nous avons hérité avant nos indépendances, depuis nos indépendances, depuis la création des religions, de nos cultures jusqu’à aujourd’hui. Le monde ne vit pas bien. Alors qu’on est créé pour vivre mieux, vivre le bien, vivre la bonté. L’héritage du temps c’est donc un cri, une souffrance décriée. J’ai beaucoup pleuré aussi dans ma vie. Ce livre je l’ai écrit en quinze ans », a expliqué l’auteur.

Dans le texte “Le silence”, il écrit : Le silence parle, Le silence écoute, Le silence aime, Le silence voit, Le silence enseigne, Le silence donne, Le silence prend, Le silence confesse, Le silence est un homme, Le silence est une femme, Le silence est un miroir, Le silence est un droit, Le silence est un riche, Le silence est un savoir, .... Avant d’ajouter que la vraie douleur, on la ressent en étant silencieux. Parlant du texte “Dakar Ngor Gorée”, Cardolin Batou, dit que Dakar c’est sa ville d’adoption et le Sénégal son deuxième pays, celui qui l’a tout appris, qui l’a consolé, qui l’a élevé. Si le Congo c’est sa mère, le Sénégal c’est aussi sa mère. Congolais d’origine, il vit au Sénégal depuis 21 ans et y a acquis les habitudes.

Né au Congo-Brazzaville, Cardolin Batou vit au Sénégal avec sa famille depuis plusieurs années et dirige une société immobilière à Dakar. Il lance un message que voici aux Congolais : unité-travail-progrès. Aux sénégalais : un peuple, un but, une foi. Et aux Africains, l’Union.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Cardolin Batou et son ouvrage / Adiac

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