Tourisme mémoriel : Eric Impion pour la réalisation d’un parc commémoratif à Nsiamfumu

Mardi 14 Septembre 2021 - 12:45

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La majorité des esclaves déportés d’Afrique sont venus de la République démocratique du Congo (RDC). Le sujet souvent évoqué depuis la conférence initiée en mai, à Kinshasa, par Eric Impion, jeune pasteur de la diaspora congolaise aux Etats –Unis portant sur la traite négrière, a suscité la mise en œuvre d’un projet national dont les bases ont été posées le 29 août, au Kongo central.

Eric Impion s'adressant aux politiques lors de la cérémonie du 29 août à Nsiamfumu (Adiac) Le plaidoyer lancé au mois de mai à la faveur de la première conférence sur le tourisme mémoriel en RDC, tenu les 21 et 22 mai par Eric Impion foundation, a porté ses fruits. Son président, Eric Impion, l’a relevé à l’occasion de la cérémonie organisée à Nsiamfumu fin août. « Je suis content de voir que l’initiative que nous avions lancée en mai dernier a eu un écho favorable auprès du gouvernement. Les choses ont été prises au sérieux. Nous sommes heureux de voir appliquées les recommandations de la conférence », a-t-il affirmé au Courrier de Kinshasa.

Déjà bien introduit au sein du gouvernement à la faveur des contacts initiés à la suite de la conférence sur le tourisme mémoriel, le président de la Fondation a naturellement pris part à l’événement de Nsiamfumu au côté des officiels. A l’occasion, il a dit l’intérêt qu’a la RDC de jouer le rôle qui lui revient, un devoir de mémoire qui lui incombe, vu son lien particulier avec l’histoire de la traite négrière. Ayant pris langue notamment avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Daniel Aselo, il s’est appesanti sur le sujet. « Plus de 50% d’esclaves déportés d’Afrique vers l’Amérique, l’Europe, l’Asie et un peu partout dans le monde sont partis des côtes congolaises, notamment de cette côte Atlantique. Notre combat était d’éveiller le débat quitte à présent à mettre en place les structures adéquates afin que le Congo reçoive autant de visiteurs, si pas plus, que l’île de Gorée et d’autres pays à l’instar du Ghana et du Bénin », nous a-t-il dit à propos.Le vice-premier ministre et ministre Daniel Aselo s’entretenant avec Eric Impion peu avant la cérémonie (DR)

Nsiamfumu, un premier pas

Par ailleurs, Eric Impion a évoqué avec grand optimisme l’espoir fondé sur la suite du projet eu égard à l’événement commémoratif du 29 août à Nsiamfumu. Premier du genre marqué par un geste significatif, la première pierre posée pour le lancement des travaux pour l’aménagement du site touristique. Il a soutenu à cet effet  : « En tant que structure privée, nous pensons qu’il y a déjà une avancée notable. Il sied de rappeler que l’idée, lors de la conférence, était de pouvoir engager le débat. Cela a été fait et qui plus est, la pose de cette première pierre en vue d’aménager un site et mettre en valeur un patrimoine touristique et mémoriel lié à la traine négrière est une grande première. Pour nous, il s’agit d’une bataille de gagnée mais la guerre n’est pas finie. Nous allons continuer à pousser pour qu’au-delà de ce geste initial les choses évoluent. Nous n’allons pas dormir sur nos lauriers pensant que c’est acquis. C’est plutôt un carburant pour nous aider à faire un autre pas, pousser le gouvernement quitte à l’accompagner avec des propositions claires pour mener les choses jusqu’au bout ».

Eric Impion remettant au vice-premier ministre et ministre Daniel Aselo le Rapport de la conférence sur le tourisme mémoriel (DR) La Fondation entend aussi chercher des partenaires, question de s’assurer de contribuer à des avancées soutenues et rapides du projet. « De notre, côté nous allons continuer de travailler d’arrache-pied en espérant que pour sa part l’État va pleinement jouer son rôle », a souligné Eric Impion. Pour lui, la mise en valeur espérée de Nsiamfumu devrait marquer véritablement l’esprit des touristes. À son avis, le mieux serait la « réalisation d’un parc commémoratif qui permettrait non seulement de se recueillir mais aussi une maison de souvenirs. Etablir un circuit avec des guides chargés de raconter l’histoire du site qui mérite d’être connue et vulgarisée ». Et donc, a-t-il pensé, cette démarche envisagée par la structure privée, quoique non reprise dans la Déclaration de Nsiamfumu lue par la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, « ne devrait trouver aucun mal à être incorporée dans le projet mis en place ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Eric Impion s'adressant aux politiques lors de la cérémonie du 29 août, à Nsiamfumu / Adiac Photo 2 : Le vice-Premier ministre Daniel Aselo s’entretenant avec Eric Impion, peu avant la cérémonie / DR Photo 3 : Eric Impion remettant à Daniel Aselo le rapport de la conférence sur le tourisme mémoriel / DR

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