Conjoncture économique : les réserves de change en nette augmentation

Lundi 20 Septembre 2021 - 17:31

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La vingtième réunion du Conseil des ministres du gouvernement de la République, qu’a présidée le 17 septembre à partir de Lubumbashi, par visioconférence, le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi-Tshilombo, était une occasion pour la gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC) de faire l’état de la situation récente sur le marché des changes ainsi que des biens et services.

 

 

Les différents indicateurs attestent que le cadre macroéconomique demeure stable, a soutenu la gouverneure de la BCC, appuyant ses allégations par des chiffres qui parlaient d’eux-mêmes. La grande annonce qu'elle a faite porte sur le nouveau record jamais atteint en République démocratique du Congo (RDC) sur les réserves de change avec plus de 3,3 milliards de dollars américains. Sur le marché de change, le taux officiel s’est établi à 1 992,41 FC pour un dollar américain. Sur le marché parallèle, le franc congolais s’est légèrement apprécié situant le taux de change à 2 038,33 francs congolais pour un dollar américain.

Sur le marché des biens et services, il y a lieu de relever le ralentissement du rythme de formation des prix au cours de la deuxième semaine du mois de septembre courant, attesté par un taux d’inflation hebdomadaire de 0,043% contre 0,098% enregistré la semaine précédente. En cumul annuel, l’inflation est ressortie à 3,22% contre 13,77% à la même période en 2020. Cet équilibre, a-t-on appris du compte-rendu du Conseil des ministres fait par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, résulte de la bonne coordination des politiques budgétaire et monétaire qui doivent être maintenues en vue de renforcer cette stabilité macroéconomique. La gouverneure de la BCC a appelé à la poursuite des réformes pour établir le lien entre la stabilité macroéconomique et la croissance économique.

En rapport avec l’augmentation des réserves de change, il y a lieu de préciser qu’elles contribuent à la stabilisation du cadre macroéconomique. De ce fait, elles protègent le pouvoir d’achat des Congolais en évitant la dépréciation de la monnaie nationale face aux chocs exogènes ou endogènes.

Réagissant à l’augmentation des réserves de change, le Pr Mabi Mulumba explique la portée exacte de cette situation dans le contexte économique congolais, tout en soutenant que cela ne veut nullement dire que l’économie nationale est arrivée à bon port. Pour preuve, a-t-il démontré, seules quatre provinces sur les vingt-six que compte la RDC sont en état de s’auto-suffire. Les autres vivent de la rétrocession, a expliqué cet ancien ministre des Finances.   

Et d’ajouter : « Si les réserves de change ont réellement augmenté, ça signifie que la BCC a maintenant la possibilité de stabiliser la monnaie. Nous sommes dans un système du taux de change flottant ou flexible. Ce qui fait que quand les cours tendent à se déprécier, la BCC vend des devises pour permettre les importations. Donc, les réserves de change servent également à stabiliser la monnaie, et éventuellement à payer aussi les dettes extérieures quand l'échéance arrive. Ce sont des devises que l'on détient à l'excédent, qu'on peut utiliser au moment où les cours baissent ou l'on doit faire face au paiement à l'extérieur. Quand les réserves de change augmentent, cela contribue à la stabilité de la monnaie, à la stabilité du taux de change ».

Alain Diasso

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