Musique : le volume 3 de l’anthologie "Rumba parade" porte les deux Congo

Jeudi 23 Septembre 2021 - 13:12

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Pour l’essentiel, l’ouvrage présenté par le Pr Yoka Lye, président de la commission mixte pour la promotion de la rumba, à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles, le 18 septembre, a évolué en comparaison aux deux éditions précédentes. À savoir qu’en le feuilletant, l’on tombe sur quelques-uns des plus notables compositions et compositeurs des deux rives du majestueux fleuve Congo.

La ministre Catherine Kathungu procédant au baptême de Rumba parade Volume 3 (Adiac)Au nombre des compositeurs, parmi les plus notables de la République démocratique du Congo (RDC) repris dans le volume 3 de l'anthologie, figurent « l’incontournable icône Kabasele Joseph, alias Grand Kalle; le poète Lutumba; les divas Mbilia Bel et Tshala Muana; J B Mpiana de la génération Wenge; Papa Wemba, le Kuru yaka; le prince, mais aussi l’autre prince, Gatho Beevans », a indiqué le Pr Yoka Lye Mudaba, présentant gaiement l’ouvrage de quatre-vingt-dix pages. Et, pour ce qui est de la rive droite, il a cité avec enthousiasme « Moutouari Côme; Alphonse Ntaloulou; mais aussi Franklin Boukaka, l’artiste engagé; Théo-Blaise Kounkou et le chanteur de charme, compositeur francophile, Pamelo Mounka ». À préciser ici qu’ils y apparaissent « tous en illustration photo avec curriculum vitæ à l’appui », de sorte que les lecteurs puissent s’en faire une idée plus claire.

La production du volume 3 de l’anthologie de la rumba passe pour « une belle aventure partagée entre les deux Congo ». Cette innovation, comme l’a rappelé le directeur général de l’Institut national des arts (INA), « s’inscrit dans la continuité des éditions du Festival rumba parade ». Pour cette fois, il s’agit particulièrement de la huitième, « dans sa partie réflexion, complémentaire au volet festif ». Ce faisant, elle s’inscrit aussi, soutient encore le Pr Yoka, « dans la continuité des inventaires créatifs, des pièces à conviction dans le cadre de Rumba parade et de la marche pour l’inscription de la rumba sur la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité sous l’égide de l’Unesco », une action conjointe menée avec énergie par les deux Congo.

Soutenue par l’ultime vœu du président de la commission mixte que : «  En décembre 2021, si tout va bien, avec l’inscription de la Rumba comme patrimoine immatériel de l’humanité sous l’égide de l’Unesco, la belle aventure Rumba parade sera couronnée et consacrée pour le grand bonheur de nous tous qui y avons travaillé et pour le prestige de l’histoire panafricaine des arts ».Le Pr Yoka Lye présentant l’anthologie de la rumba à l’assistance (Adiac)

Des thématiques  plus variées et plus structurées

Tubes extraits des albums à succès produits sur les deux rives, les titres repris dans le Volume 3 démontrent que « la rumba n’est pas seulement ambiance euphorisante et distractive mais aussi discours et acte de résilience, de résistance et d’existence intense ». Ce, quoique l’ambiance fasse pleinement partie de la grammaire de la rumba et y soit indissociable, comme devraient le soutenir ceux qui, tel le Pr Yoka, sont des « ambianceurs, bon pied, bon œil, ambianceurs de bon aloi et de bonne foi ». Savoir encore, comme il l’a si bien dit, qu'il y a une certaine fierté à être « plus que cela ». Quitte à souligner encouragé par l’acquiescement joyeux de la ministre de la Culture : « Nous sommes des Rumberos, fans inconditionnels de la rumba congolaise ».

Les thématiques, « plus variées et plus structurées » que celles des deux précédentes anthologies, sont évocatrices de la vie sur les deux Congo, le pont sur le Congo. L’on retrouvera dans les récits que l’on se plaira à lire ou découvrir, c’est selon, « le thème du fleuve et du bateau où il est question de voyages ; les évocations des amours croisés Brazza-Kin /Kin-Brazza, les hommages à nos mamans, les allusions à la morale sociale, à l’éthique et à l’esthétique, des métiers l’amour platonique et tonique, etc. ».

La ministre Catherine Kathungu, Kathryn Brahy et le Pr Yoka présidant l’événement du jour (Adiac)Rumba rimant avec ambiance et sape, l’on note que « l’autre innovation de la troisième anthologie c’est son habillement, « une sape » en couverture respectueuse des traditions flamboyantes du pagne congolais », comme l’a si bien souligné le rumberos. Et pour ce qui est du motif, loin d’être une nouveauté mais de nouveau en vogue, il est appelé « plaque –plaque ou palaka-palaka » comme l’on avait coutume de le nommer dans le jargon local. « Plaque symbolisée par le disque vinyle que l’on remarque au centre appelé autrefois palaka, justement avec deux rumberos, un couple d’ambianceurs sur la piste », tel que l’a si bien détaillé « l’ambianceur ».

Plusieurs collaborations ont permis la production du volume 3 : à commencer par « la "préface en duo" de la ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu, et du ministre de la Culture de Brazzaville, Dieudonné Moyongo », assortie d’une présentation de la déléguée générale de Wallonie-Bruxelles, Kathryn Brahy. Les dernières pages de l’anthologie remercient l’INA comme pilier scientifique, mais aussi l’équipe de la délégation Wallonie-Bruxelles sous la coordination du Pr Yoka Lye Mudaba assisté par Jean-Marie Ngaki. Et, comme à chaque fois, il est offert une traduction en français des textes originaux en langues nationales à l’exception d’Eden, tube de Théo-Blaise Kounkou qui est interprété entièrement en français à la base. La touche des transcripteurs professionnels de l’INA a donné lieu à des partitions cousues de main de maître par des experts, notamment Jean-Romain Malwengo et Michel Lutangamo, tous deux chefs de section, ainsi que Héritier Mayimbi. Brain Tshibanda et Charly Mabilama de la délégation Wallonie-Bruxelles sont les assistants techniques et conceptuels de ce Volume 3.Un moment de célébration de la rumba après la présentation du Volume 3 de l’anthologie (Adiac)

Aux yeux du ministre honoraire du Tourisme en charge de la Culture, Elvis Mutiri, l’anthologie revêt une importance toute particulière en consolidant davantage l’enthousiasme de la RDC à donner au monde la part la plus représentative de son immense patrimoine culturel, la rumba. Pour sa part, la ministre Catherine Kathungu l’a considérée « comme une marque déposée commune ». Et, félicitant les auteurs, « non seulement pour le cadeau offert à la curiosité, mais aussi et surtout pour leur souci permanent d’innover et de l’enrichir par l’ajout de plusieurs informations » sur la rumba.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La ministre Catherine Kathungu procédant au baptême de "Rumba parade" Volume 3 /Adiac Photo 2 : Le Pr Yoka Lye présentant l’anthologie de la rumba à l’assistance /Adiac Photo 3 : La ministre Catherine Kathungu, Kathryn Brahy et le Pr Yoka présidant l’événement du jour /Adiac Photo 4 : Un moment de célébration de la rumba après la présentation du volume 3 de l’anthologie /Adiac

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