Population mondiale : le monde est au bord d’une extinction

Mardi 28 Septembre 2021 - 17:02

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Le magazine asiatique Nikkei Asia vient de consacrer un dossier aux effets du vieillissement à venir de la population mondiale. Un déclin démographique qui appelle à une adaptation des politiques publiques.

Intitulé « Une bombe démographique », un dossier au ralentissement spectaculaire du taux de croissance de la population à l’échelle mondiale depuis la fin des années 1960 est consacré par le magazine Nikkei Asia. « Durant les deux cents dernières années, une croissance rapide de la population a épuisé les ressources de la planète, endommagé l’environnement et entraîné le déclenchement de guerres »écrit le magazine japonais - sans considérer l’évolution actuelle comme une bonne nouvelle. Car « l’humanité est en train de passer d’une bombe démographique à une autre, et les scientifiques et les politiques prennent conscience d’une nouvelle réalité : le monde est au bord d’une possible extinction », soutient le magazine. Les forces conjuguées du développement économique et de l’émancipation des femmes se sont associées pour tourner une page, ouverte depuis la révolution industrielle, durant laquelle la croissance économique était alimentée par la croissance démographique, et vice versa.

Baisse démographique dans 151 pays

Le taux de croissance démographique a atteint un pic à la fin des années 1960 avec 2,09 %, un chiffre qui va passer sous la barre de 1 % en 2023. La population en âge de travailler a baissé dans un quart des pays. Selon les prévisions, à l’horizon 2050, la population de 151 des 195 pays du monde sera en baisse. Une situation qui devrait entraîner à cette date un déclin démographique et un vieillissement général. Pour le magazine, les politiques publiques doivent être redéfinies pour trouver un nouvel équilibre face à ce paradigme du vieillissement de la population. Plusieurs pays stimulent, d’ailleurs, l’immigration et le recours à la main-d’œuvre étrangère pour compenser un inéluctable déclin démographique. Avec le trou creusé par la pandémie de covid-19, la population mondiale mettra des années à se remettre de la crise de la natalité, compte tenu des mariages retardés, des problèmes d'emploi et des multiples vagues (de la maladie).

Un  improbable rebond ou rattrapage des naissances

Ce qui découragerait les couples à fonder une famille. Certains économistes sont sceptiques quant à un rebond de la natalité après la chute des naissances observée à travers le monde.  Une reprise en V, après la chute des naissances que le monde a connue, est « hautement improbable », relèvent les analystes de Morgan Stanley.  « Nous pensons que l’optimisme quant au rebond des taux de natalité ou à un "rattrapage" est mal placé », déclare Edward Stanley, analyste de la banque américaine.  Et d’expliquer : « Les crises financières précédentes suggèrent que l’effet suppresseur sur les taux de natalité peut durer trois à quatre ans. En outre, si l’on prend l’exemple de la grippe espagnole de 1917-20 comme approximation, il est peu probable que la reprise du taux de natalité en 2021 soit linéaire. En 1917-20, chaque nouvelle vague du virus s’accompagnait d’une nouvelle baisse des naissances ultérieures ».

Et l’effet de cette chute des naissances devrait avoir des conséquences durables sur l’économie mondiale. Selon ces analystes, « le vieillissement des populations et la diminution de la main-d’œuvre auront un impact énorme sur les économies développées et les finances publiques dans les décennies à venir ».

Noël Ndong

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