Bassin du Congo : la ressource en eau, un enjeu économique majeur pour le Congo

Mardi 28 Septembre 2021 - 18:21

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La communauté internationale célèbre la Journée internationale des rivières et des fleuves chaque quatrième dimanche du mois de septembre depuis plus de quinze ans. A l’occasion de cette énième édition, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a fait une déclaration au nom du gouvernement du Congo.

Le mérite de la journée, a fait savoir la ministre, est celui de rappeler que la ressource en eau n’est pas éternelle si l’on ignore comment la gérer de façon durable. Tel est d’ailleurs le thème retenu pour cette année, « La place de l’eau dans nos sociétés, comment la protéger ? »

Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, le Congo présente l’avantage de ne pas connaître le stress hydrique, cette pénurie d’eau qui frappe si durement sur le continent les pays d’Afrique australe, du Sahel et du Maghreb. Quant aux fleuves Congo et Oubangui, ainsi que la vingtaine de rivières majeures qui arrosent le Congo, ils ne figurent pas fort heureusement au triste palmarès mondial des cours d’eau les plus pollués et les plus transporteurs de déchets. « Pour l’essentiel, l’équilibre entre le développement économique et la préservation de nos rivières et de nos fleuves est donc respecté et nous ne pouvons que nous en féliciter », a déclaré la ministre. Avant de poser la question :« Faut-il pour autant penser que notre écosystème d’eau douce, si indispensable pour notre consommation quotidienne, pour notre hygiène et pour l’irrigation de nos cultures, est à l’abri de toute menace ? »

Certes non, a-t-elle répondu. Pour la ministre, Il y a d’abord les menaces exogènes.« Certains d’entre vous ont sans doute entendu parler de cet accident industriel survenu il y a deux mois en Angola et qui a eu pour conséquence en chaîne la pollution chimique de la rivière Tchikapa puis du fleuve Kasaï, en République démocratique du Congo. Quand on sait que le Kasaï se jette dans le fleuve Congo, il s’en est fallu de peu pour que la frontière fluviale qui sépare Brazzaville de Kinshasa soit à son tour touchée. Heureusement, cette perspective semble aujourd’hui écartée », a poursuivi Arlette Soudan-Nonault.

Mais il y a aussi, a-t-elle rappelé, « les menaces internes qui pèsent sur la santé de nos cours d’eau et qui relèvent de notre responsabilité collective. Dans nos villes, trop de ruisseaux sont transformés en cloaques insalubres par des riverains inconscients qui y jettent toutes sortes de déchets ménagers. On ne le répétera jamais assez : les villes ne sont pas sales en elles-mêmes, ce sont leurs habitants qui les salissent. A l’intérieur du pays, des opérateurs économiques peu scrupuleux continuent de déverser produits toxiques et pesticides dans le flux de nos rivières qu’ils confondent avec des caniveaux. Tout cela doit cesser. La loi est certes là, afin de réprimer les atteintes aux droits de la nature et nous sommes déterminés à l’appliquer chaque fois que de besoin. Mais sans prise de conscience citoyenne de la part de chacun et de chacune d’entre nous, rien ne sera possible ».

Enfin, la ministre a souligné que la ressource en eau est pour le Congo non seulement un marqueur écologique puissant, mais aussi un enjeu économique majeur. En concrétisant un jour de mars 2017 depuis les rives de l’Alima l’idée visionnaire d’un Fonds bleu pour le Bassin du Congo, le président Denis Sassou N’Guesso avait en tête l’immense potentiel forestier, mais aussi écologique et hydrographique de l’Afrique centrale. Sans doute avait-il perçu avant tout le monde qu’on ne triomphe de la nature qu’en lui obéissant. Maintenant que cet inestimable service écosystémique pour la planète, désormais opérationnel, s’apprête à être présenté à l’ensemble de la communauté internationale réunie à Glasgow pour la COP 26, « sachons être nous-mêmes exemplaires en préservant notre ressource en eau. Ici et maintenant », a-t-elle conclu.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo prononçant la déclaration /Adiac

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