Finances : la Banque mondiale met en garde contre des niveaux d’endettement record dans les pays à faible revenu

Mercredi 13 Octobre 2021 - 11:30

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Compte tenu de l’augmentation rapide des niveaux d'endettement dans le monde, dont 12% en 2020 pour atteindre un record de 860 milliards de dollars,  pour les pays à faible revenu, un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM) fait état  de vives inquiétudes à l’entame de sa réunion annuelle.

Pour le président de la BM, David Malpass, « cela soulève des inquiétudes quant à la durabilité ». Parmi les raisons de cette forte augmentation des niveaux d’endettement, figure la réponse à la crise de la pandémie de covid-19 pour aider à amortir le coup du ralentissement économique et l'augmentation des besoins de santé, qui ont pesé sur des budgets, selon la banque.

Les réunions annuelles de la BM et du Fonds monétaire international (FMI) ont commencé à Washington. La cheffe du FMI, Kristalina Georgieva,  devrait rester à son poste. Le Conseil d'administration du fonds n’ayant pas pu démontrer, de manière concluante, qu’elle aurait joué un rôle inapproprié concernant le rapport Doing Business 2018, lorsqu’elle était directrice générale de la BM. Elle était accusée d’être intervenue en faveur de la Chine dans le classement du rapport.

Des pays les plus pauvres « surendettés ou à haut risque »

Le patron de la BM appelle à « une approche globale »  pour la réduction et l'allégement de la dette, soulignant que des pays les plus pauvres du monde, environ la moitié, « sont surendettés ou à haut risque ». Il a averti qu'il n'y avait pas de mécanisme permanent moderne pour faire face aux charges de dette souveraine insoutenables et a exhorté le G20 à intensifier ses efforts. La suspension du service de la dette envers les pays du G20 expire à la fin de l'année. Il reste à voir si elle sera prolongée. La préoccupation que David Malpass a régulièrement soulevée est que le secteur privé n'a jamais accepté de laisser les pays en difficulté retarder le remboursement de la dette pendant la crise de covid-19. « Si un pays a une dette insoutenable, il doit y avoir un mécanisme pour impliquer le secteur privé. Le cadre commun le préconisait, mais cela a été difficile à réaliser », a-t-il déclaré. Il craint qu'un manque de transparence sur la structuration de la dette ne nuise également à la capacité des pays à obtenir un allégement.

Divergence dans la reprise

David Malpass a aussi rappelé que la reprise après le ralentissement économique dû à la covid-19 continuait de diverger fortement, les pays avancés devant voir leurs économies se développer considérablement cette année, alors que les pays les plus pauvres seront laissés pour compte. Les nouvelles prévisions de la BM prévoient une expansion mondiale de 5,7% cette année et de 4,4% l'année prochaine, que les pays à faible revenu n'augmenteraient que de 0,5% par habitant. Dans Ces pays, la production restera de 5,6% inférieure aux projections d'avant la pandémie d'ici à 2022. La combinaison d'une dette de crise, d'une croissance lente et d'un potentiel de resserrement budgétaire pourrait entraîner de réels problèmes pour les pays vulnérables. Pour l’économiste en chef de la banque, Carmen Reinhart,  les décideurs politiques doivent se préparer à la possibilité d'un surendettement lorsque les conditions des marchés financiers deviennent moins favorables, en particulier dans les pays émergents et les économies en développement.

Noël Ndong

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