Disparition : l’Asadho regrette la mort de Golden Misabiko

Samedi 16 Octobre 2021 - 14:31

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Le disparu a été, à deux reprises, président de la section de l'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) dans l’ancienne province du Katanga. Son dernier mandat couvrait la période de 2007 à 2010. Il a été l’un des meilleurs défenseurs de la cause des droits de l’homme de cette organisation non gouvernementale.

Le décès de Golden Misabiko a été annoncé le 13 octobre, à Kinshasa. Notant que le disparu a été l’un des meilleurs défenseurs de la cause des droits de l’homme qui ont milité au sein de cette association, son président, Me Jean-Claude Katende, a rappelé que lors de l’exercice de ses mandats à l’Asadho, Golden Misabiko « avait fait preuve d’un engagement fort, exemplaire et sans réserve pour la cause des droits de l’homme tant sur les questions d’intérêt national qu’international ». Cet engagement, a fait savoir ce juriste, l’a conduit à exposer plusieurs fois sa vie face à un pouvoir prédateur des libertés publiques et sans égard pour les droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC).

La lutte pour les droits de l’homme sans désemparer

Me Jean-Claude Katende  a rappelé, en hommage à ce défenseur des droits de l’homme et à son travail qu’en 2001, Golden Misabiko a été arrêté à Lubumbashi et transféré à Kinshasa, où il a été torturé et détenu pendant plusieurs mois au secret au GLM (cachot des services de sécurité). « Après plusieurs pressions, il a été transféré à la prison centrale de Makala de Kinshasa. Il avait subi tous ces mauvais traitements pour avoir dénoncé courageusement l’exécution de M. Masasu Nindaga et ses compagnons », a précisé le président de l’Asadho.

Sans se fatiguer, Golden Misabiko avait adressé, en 2006, une lettre ouverte au président Joseph Kabila, dans laquelle il dénonçait différentes violations des droits de l’homme commises contre les Hutus rwandais par l’armée rwandaise et les troupes de l’AFDL. « Il a été victime de plusieurs actes de harcèlement », fait savoir Me Jean-Claude Katende. Et de noter qu’en 2009, ce défenseur des droits de l’homme a été encore arrêté et jugé pour avoir publié un rapport important sur l’exploitation illicite de la mine de Shinkolobwe et qui soulignait l’implication de certaines autorités dans l’exploitation illicite de l’uranium.

A en croire le président de l’Asadho, Golden Misabiko a été contraint d’aller plusieurs fois en exil pour son combat. « Ces quelques actions courageuses qui démontrent les risques que M. Golden Misabiko prenait pour la défense des droits de l’homme ne résument pas la personne de ce grand militant. Golden Misabiko a été un modèle de courage, d’engagement désintéressé et altruiste pour la cause dans laquelle il croyait sérieusement », a souligné le président de l’Asadho, notant que pour cette association ainsi que pour beaucoup de défenseurs des droits de l’homme en RDC, Golden Misabiko reste et restera un modèle pour les défenseurs de droits de l’homme.

L’Asadho, a-t-il noté, a perdu un vrai défenseur des droits de l’homme et un véritable patriote. « Il a tout donné et il s’est donné lui-même pour la cause pour laquelle l’Asadho a été créée. Son courage et son engagement pour les droits de l’homme seront toujours une source d’inspiration pour les défenseurs des droits de l’homme », a indiqué Me Jean- Claude Katende. Et de rassurer que pour honorer son combat et sa mémoire, l’Asadho continuera, sans désemparer, la cause pour laquelle il a sacrifié sa vie, la défense des droits humains.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Golden Misabiko/DR

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