Secteur forestier : l’arbitrage présidentiel sollicité pour la transparence dans la révision des contrats

Vendredi 22 Octobre 2021 - 14:56

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Le Collectif congolais des organisations environnementales et de défense des droits humains (COEDH) s’en tient à l’instruction du président Félix-Antoine Tshisekedi du 16 octobre au ministère de l’Environnement de surseoir aux contrats douteux avant le résultat de l’audit en cours et le rapport très attendu au gouvernement lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres. Toutefois, il appelle le gouvernement à bien clarifier sa politique dans le secteur forestier à quelques jours de la Cop 26.

Le COEDH invite le gouvernement de la République à revisiter sans complaisance les contrats des concessions forestières conclus de manière irrégulière en République démocratique du Congo (RDC) depuis 2002. Il juge indispensable de mener un travail de « revisitation » dans une totale transparence et en toute indépendance. En effet, ce collectif met en exergue « l’illégalité » de nombreux contrats forestiers. Ce devoir de clarté s’impose à la RDC qui prépare sa participation à la 26e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (Cop 26), du 1er au 12 novembre à Glasgow, en Ecosse. « A la veille d’un grand rendez-vous, le gouvernement doit répondre à des questions substantielles sur ses priorités sectorielles ». Il met en garde contre tout plan visant à lever le moratoire de près de vingt ans sur les nouveaux titres d’exploitation forestière. Une telle démarche exposerait le pays à une catastrophe climatique.

Inventaire

Près de dix ans après leur conclusion, les forces vives du secteur forestier mettent en lumière « l’illégalité » de certains contrats de concessions forestières. Elles affirment avoir constaté des « irrégularités » dans le processus de leur conclusion en 2002. La crainte d’un bradage de la forêt congolaise alimente le débat public. En février dernier, il y avait Greenpeace Afrique qui demandait au président de la République d’ordonner l’annulation immédiate de quatre contrats de concession forestière illégaux de plus de 777 000 hectares conclus en juin 2020 sous le ministre de l’Environnement, Claude Nyamugabo. Paradoxalement, le COEDH juge « légal » la signature de quelques contrats effectuée par l’ancien ministre. « Il ne s’agissait nullement des nouvelles cessions forestières mais plutôt de la réattribution de celles toujours existantes dans le strict respect du moratoire », explique-t-on.

L’audit général de tous les contrats en vigueur paraît désormais une étape cruciale pour éclairer la lanterne du public. Dans son instruction du vendredi dernier, le président Félix-Antoine Tshisekedi demande au ministère de l’Environnement « un inventaire global des domaines avec leur localisation ». Dans le cadre des transactions visées, il y a l’octroi par Claude Nyamugabo de six concessions forestières de 1,37 million d’hectare de forêts à des fins de conservation. Au-delà, tous les contrats douteux sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.

Laurent Essolomwa

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