Mali : les autorités tracent un nouveau chemin de la transition

Lundi 25 Octobre 2021 - 15:00

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Les nouvelles autorités maliennes ont échangé, du 23 au 24 octobre, avec une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en visite dans le pays, sur une éventuelle prolongation de la transition.

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont rencontré, dimanche le président de transition, le colonel Assimi Goïta, puis le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, après des entretiens dans la journée avec des représentants de la société civile et des groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger de 2015.

« Les autorités maliennes que nous avons rencontrées nous ont parlé des assises nationales de la refondation comme une sorte de préalable aux élections. Le chronogramme indique que ces assises pourraient prendre fin vers décembre et c’est à l’issue de ce processus qu’un calendrier sera établi et soumis aux Maliens, ainsi qu’à la communauté internationale », a déclaré Abdou Abarry, lors d’une conférence de presse.

Désormais, les autorités de transition affichent ouvertement leur volonté de reporter les élections présidentielle et législatives prévues le 27 février prochain, dont la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) exige la tenue à la date fixée. Des responsables maliens, dont le Premier ministre l’ont répété face au Conseil de sécurité de l’ONU, qu’ils veulent organiser des « assises nationales » avant de fixer la date des élections.

Le Conseil de sécurité de l’ONU veut également un respect des délais électoraux et un retour à un pouvoir civil, après les deux putschs d’août 2020 et de mai 2021, sur fond de violences djihadistes et communautaires. La délégation onusienne a été codirigée par l’ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry, et son homologue français, Nicolas de Rivière. Elle comprend notamment l’ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield.

La junte a annoncé samedi que les assises nationales de la refondation se tiendraient du 21 au 26 décembre. « Si on ne peut pas avoir d’objection pour les réformes, il ne faudrait pas retarder de façon prolongée la fin de la transition et la possibilité pour les Maliens et les Maliennes de choisir démocratiquement les personnes qui vont prendre en charge la destinée de leur pays », a souligné l’ambassadeur du Niger aux Nations unies. Selon lui, le colonel Goïta leur a exprimé que « la transition n’est pas là pour perdurer et que les Maliens iront aux élections aussitôt que les conditions seront réunies ».

Le Premier ministre malien a déclaré, lors de la rencontre avec la délégation de l’ONU devant la presse, que pour son gouvernement, « la sécurité occupe naturellement l’ordre des priorités le plus élevé ».

Avant la visite, un diplomate à l’ONU a expliqué que, « les ambassadeurs du Conseil de sécurité vont dans la région soutenir les organisations régionales comme la CEDEAO, insister sur le respect des délais électoraux et, si ce n’est pas possible, avoir au moins un calendrier réaliste ».

La délégation onusienne rendra compte de sa mission au Conseil de sécurité.

Yvette Reine Nzaba

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