Réserve du Lac Télé : vingt ans d’engagement pour la protection des tourbières et contre le braconnage

Mercredi 27 Octobre 2021 - 14:30

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L’unique réserve communautaire du Congo, d’environ 4 400 km2 dans le département de la Likouala, vient de fêter ses vingt années d’existence. L’occasion de saluer une « fructueuse » collaboration entre l’ONG internationale WCS et le ministère de l’Économie forestière pour la conservation du patrimoine naturel.

La réserve communautaire du Lac Télé se trouve sur la plus grande tourbière tropicale au monde, qui séquestre près de trente milliards de tonnes de carbone nécessaire pour l’équilibre climatique. Elle est composée de divers paysages tels que les forêts marécageuses, les savanes inondables, les prairies flottantes et tourbières boisées, recélant une flore et une faune riches en espèces rares et menacées d’extinction.

La particularité de cette aire protégée est qu’elle favorise la coexistence entre les quelque 20 000 personnes riveraines, réparties dans 27 villages, vivant en majorité de pêche et d’agriculture, et les animaux sauvages, notamment certaines espèces symboliques d’oiseaux et de grands mammifères (l’anhinga d’Afrique, l’éléphant de forêt, ou encore l’hippopotame). La plus haute densité de gorilles au monde a aussi été enregistrée dans la zone sud-est de la réserve, avec près de sept individus au km2. On y trouve également 375 espèces d’oiseaux et plus de 50 espèces animales menacées.

Créée en 2001, la réserve est le fruit d’un partenariat de cogestion entre l’État congolais et l’ONG internationale WCS (Wildlife conservation society), dédiée à la conservation de la faune et des lieux sauvages. « La guerre de 1997 a permis l’entrée d’armes de guerre dans la région, ce qui a provoqué l’augmentation du braconnage (…) L’arrivée du projet de création de la réserve en 2000 était une nécessité », justifie Roger Mobongo, un des fondateurs de l’aire protégée.

Au cours de la rencontre commémorative, ce mi-octobre, le coordinateur communautaire, Gérard Bondeko, a insisté sur l’apport du projet de la réserve en matière de développement local. Les communautés ont appris des activités alternatives, de nouvelles techniques agricoles comme la production de maïs, de manioc, d’arachides et de cacao. Aujourd’hui, ajoute- t-il, les gens qui avaient reçu des plants sont prêts à produire. Le but c’est d’amener les communautés à participer au développement de l’économie verte.

En matière d’emploi, au moins 55 personnes travaillent sur le site, en majorité natives de la réserve, faisant d’elle une des principales sources d’emplois de la région.

Il faut rappeler que la réserve du Lac Télé est inscrite sur la liste de la convention de Ramsar, relative aux zones humides d’importance internationale. Malgré les efforts de l’équipe de WCS pour assurer sa conservation, s’alarme Roger Mobongo, cette aire protégée fait face à des feux de brousse, qui affectent les habitats des animaux et risquent de provoquer l’ensablement des rivières.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

L'équipe de gestion de la réserve du Lac Télé/DR

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