Union sacrée-FCC : des transhumances en gestation

Samedi 6 Novembre 2021 - 16:51

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Les décisions et contre-décisions des acteurs dans les deux plateformes politiques plantent le décor des changements à venir.

L’annonce du retrait de l’Union sacrée, du député national et président du parti envol, Delly Sessanga, le 2 novembre, et des réactions au sein de sa formation politique combinée à l’exclusion de Constant Mutamba et compagnie du Front commun pour le Congo (FCC) sont les signes avant-coureurs des changements à venir au sein des deux grands groupes politiques du pays. Les enjeux autour d’un probable remaniement du gouvernement et des postes qui restent à combler à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) justifieraient ce comportement des uns et des autres.

Au sein du parti Envol, les opinions sont de plus en plus divergents sur le retrait du parti de la coalition Union sacrée. A cet effet, le député Simon Mulamba Mputu ignore totalement la décision du chef de son parti et lui souhaite une bonne chance dans l’opposition. D’autres cadres du parti seraient également de cet avis et ne sont pas prêts à démissionner de leurs postes au gouvernement, contrairement à l’appel lancé par Delly Sessanga.  Ils disent restés fidèles à la vision du chef de l’Etat et demeurent dans l’Union sacrée.

L’on tend vraisemblablement vers un dédoublement des partis politiques. Une situation vécue au temps fort du régime Kabila qui avait réussi à minoriser les dirigeants des partis et regroupements politiques au profit des membres restés fidèles aux directives du FCC. Le cas Bahati et Néné Nkulu, pourtant résolu par le régime du président Félix Tshisekedi, aura été un exemple éloquent.

Du côté du FCC, l’on note le désaveu prononcé contre Raymond Tshibanda N’tunga Mulongo (et son équipe) en sa qualité de président de la cellule de crise du FCC par treize partis et regroupements politiques, membres de la conférence de présidents de ladite coalition. Ils lui ont retiré la confiance et en même temps ont annoncé la dissolution de la cellule de crise. Il lui a été reproché de n’avoir pas rendu compte des activités de sa cellule depuis sa création et d’avoir brillé par des pratiques qui ont déchiré sa famille politique.

Le groupe Tshibanda, qui n’a pas digéré la précédente décision, a tout de suite réagi en excluant les principaux auteurs de la déclaration. A travers un communiqué officiel, la plateforme politique a décidé l’exclusion de Constant Mutamba, président de la Nouvelle génération pour l'émergence du Congo et Agée Aje Matembo Toto, député national et président de l’Alliance des nationalistes pour la démocratie et l’émergence du Congo. Tous deux, signataires de la précédente décision concernant Tshibanda, ont simplement rejeté leur exclusion, préférant saisir autour de la question l'autorité morale du FCC. 
 
Rappelons que quelque semaines auparavant, un document prétendument signé par le même Raymond Tshibanda avait circulé sur les réseaux sociaux, présentant des mandataires du FCC à la Céni. Un démenti formel avait été fait sur l’authenticité de ce document qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive dans les quartiers généraux des partis politiques proches du FCC.

Parmi les acteurs politiques congolais attendus en cette période tumultueuse, il y a également Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République. Ses dernières prises de parole ont laissé planer l'ombre du doute sur son maintien au sein de la plateforme Union sacrée. A cet effet, Mike Mukebayi, proche collaborateur de Katumbi, a également claqué la porte de l'Union sacrée, le 4 novembre, invitant ses collègues à lui emboîter le pas. Selon des sources concordantes, une pression serait actuellement exercée sur le Premier ministre, Sama Lukonde, pour démissionner de son poste, car provenant du groupe Katumbi.  

Jules Tambwe Itagali

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