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De crise en crise

Samedi 20 Novembre 2021 - 14:49

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Le temps d’une COP26 clôturée sur une note peu séduisante, et la problématique du changement climatique élevée en priorité absolue pendant deux semaines s’est étoilée au profit d’autres thématiques toutes aussi préoccupantes. Au nombre desquelles figurent la crise des migrants et une autre que l’on pourrait appeler pour sa spécificité, la crise des trouvailles du ciel. Les deux montrent néanmoins que le monde dans lequel nous vivons est un monde en crise.

Crise des migrants : avant même que le rendez-vous climatique de chez Sa Majesté la reine Elisabeth II, en Grande Bretagne, ne tire ses rideaux, l’Europe, toujours à la pointe de l’actualité mondiale, a découvert qu’à la frontière qui sépare le Bélarus de la Pologne s’entassaient, dans des conditions pitoyables, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à la recherche d’une terre d’accueil. Le voisin biélorusse jouerait à les pousser vers la Pologne, quitte à les voir fondre dans toute l’Europe et sans doute rendre leur absorption impossible.

La plupart de ces personnes viendraient d’Irak, de Syrie et du Liban. Les deux premiers pays payent les conséquences des expéditions militaires extérieures couvertes par un droit d’ingérence aux interprétations divergentes. Le troisième pays est exposé aux méfaits d’une gestion scabreuse de ses élites politiques. En se préoccupant du sort des migrants, on devrait peut-être songer à faire le bilan de l’unilatéralisme qui consiste à punir les « mauvais » pays sans tenir compte des effets de retour pas toujours maîtrisés qu’il provoque.

Dans le climat éternellement tendu entre l’Europe « fréquentable », celle des 27+1 partant, et l’Europe à problème, constituée en apparence par les pays de l’ex-bloc soviétique proches de Moscou, les envenimements se radicalisent très vite. A l’unisson, les pays de l’Europe dont Bruxelles est la capitale politique prennent à partie le régime en place Minsk accusé de chercher à déstabiliser un espace géographique qui a vocation à se construire dans une parfaite harmonie. Ces dénonciations font le lit de nouvelles sanctions pour étoffer les premières qui avaient été prises contre le Bélarus au lendemain du processus électoral qui a vu la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko, en aout 2020, et la mise au pas de l’opposition.

Crise des trouvailles du ciel : la destruction par la Russie d’un satellite maison défaillant a ému le monde sur la capacité de l’homme à envisager le meilleur et le pire quand il veut. Cette initiative est aussi la preuve que la course vers là-haut redevient le nouveau challenge des grandes puissances. On sait qu’elles n’avaient jamais abandonné ce projet presque fou de contrôler le ciel après avoir mis la terre en coupes réglées, mais le franchissement une à une des étapes menant à la conquête de plus de place dans le ciel est une lutte qui va se poursuivre entre les « grands » de ce monde. Pour cela, il n’y a pas lieu de considérer que lancés dans une telle concurrence, ces derniers accorderont suffisamment d’attention à la dépollution des climats qu’ils soient environnementaux ou existentiels.

Il reste que sur le strict plan de la performance technologique, l’acte posé par Moscou éveillera la rivalité des capitales occidentales et asiatiques qui ne cessent à leur tour, comme leur concurrente, de vouloir faire du ciel l’endroit le plus risqué de la terre. Notre petit monde n’est pas au bout de ses peines.

Gankama N'Siah

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