Remises migratoires : une reprise de 7,3 % en 2021

Jeudi 25 Novembre 2021 - 17:23

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La croissance fulgurante concerne les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire. Selon la Banque mondiale (BM), ils se sont élevés à 589 milliards de dollars américains au courant de cette année.

Le rebond des remises migratoires était attendu en 2021, mais il est bien supérieur aux prévisions antérieures de la BM. En effet, malgré la récession mondiale provoquée par la pandémie de la covid-19, elles n’avaient baissé que de 1,7% en 2020, témoignant déjà à l’époque d’une certaine robustesse. Pour la deuxième année consécutive, les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire dépassent la somme des investissements directs étrangers (IDE) et de l’aide publique au développement (ADP). « Ce constat souligne l’importance de ces flux, qui constituent une véritable bouée de sauvetage en permettant aux ménages de financer des produits essentiels tels que la nourriture, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques dans les pays d’origine des migrants », explique la BM.

En pleine période de covid-19, cet argent aide les familles souffrant de précarité économique. Face aux différents enjeux soulevés, l’institution de Bretton Woods recommande aux gouvernements de faciliter les envois de fonds en les intégrant carrément dans les politiques nationales visant à soutenir un redressement global après la pandémie. Il faut miser davantage sur cette détermination des migrants à venir en aide à leurs familles. Or, l’Afrique subsaharienne continue à ce jour à pratiquer le tarif pour l’envoi le plus élevé, dépassant les 8%. Pour nombre d’observateurs, le fait que le taux a évolué de 8,9% à 8% entre 2020 et le premier trimestre de 2021 n’a pas manqué d’influer sur les chiffres. Toutefois, les frais restent élevés à la suite des faibles quantités de flux formels et à l’utilisation des taux du marché noir. Il est essentiel, poursuit la BM, de permettre aux migrants et aux opérateurs de transferts de fonds d’accéder directement à des comptes bancaires. « Les réponses politiques doivent également continuer à faire une place aux migrants, notamment dans les domaines de l’accès aux vaccins et de la protection contre les défauts de paiement », déclare la BM.

Pour le cas de l’Afrique subsaharienne, les statistiques de la BM indiquent une progression de 6,2% pour atteindre 45 milliards de dollars américains. Il s’agit de la quatrième progression en ordre d’importance après l’Amérique latine et les Caraïbes (21%), le Moyen Orient et l’Afrique du Nord (9%) et l’Asie du Sud (8%). La plus forte progression enregistrée de 21% est le fruit de la reprise économique aux Etats-Unis d’Amérique et d’autres facteurs, notamment les réactions des migrants aux catastrophes naturelles dans leurs pays d’origine. Pour l’Afrique subsaharienne, la BM révèle qu’en dehors du coût des transferts, il y a l’influence croissante des politiques visant à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.  Les champions au niveau africain sont la Gambie (33% du PIB), le Cap-Vert (15% du PIB) et les Comores (12% du PIB). Pour l’année prochaine, les envois de fonds devraient une nouvelle fois connaître une hausse de 5% grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et  au pays de l’Oncle Sam.

Laurent Essolomwa

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