Focac: le président chinois promet à l'Afrique un milliard de doses anti-covid

Mardi 30 Novembre 2021 - 13:40

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Le président chinois, Xi Jinping, a promis lundi un milliard de doses de vaccins anti-covid à l'Afrique, sous la forme de dons ou de soutien à la production locale, afin de combler le "vide vaccinal" accusé par le continent.

Le président chinois a fait son annonce à distance lors d'un forum de coopération sino-africaine organisé en dehors de Dakar, alors que les pays africains s'emploient à relancer leurs économies durement touchées par la pandémie.

Les organisateurs comptent, pour y parvenir, sur une coopération renforcée avec la Chine. Cette dernière, premier partenaire commercial de l'Afrique et deuxième destination pour les exportations africaines, a doublé son activisme économique sur le continent d'une diplomatie vaccinale intensive en soutien à des pays notoirement sous-dotés.

« Dans le cadre de la lutte contre la covid, la Chine fournira à l'Afrique un milliard de doses de vaccins supplémentaires, dont 600 millions sous forme de dons et 400 millions sous d'autres formes comme la mise en place d'unités de production de vaccins », a dit le président chinois, lors du Forum de coopération Chine-Afrique (Focac).

Des projets de production de vaccins sur le continent sont déjà devenus réalité en Egypte ou sont en gestation, au Sénégal par exemple. La Chine a, par ailleurs, livré plus de 160 millions de doses de vaccins à l'Afrique, a dit le vice-ministre chinois du Commerce, Ren Hongbin, dont une bonne part sous la forme de dons.

« Nous devons poursuivre la lutte solidaire contre la covid. Nous devons accorder la priorité à la protection de nos populations et combler le fossé vaccinal », a dit le président chinois, faisant référence au sévère retard de vaccination observé en Afrique.

Le président chinois a aussi annoncé l'envoi de 1 500 professionnels de santé et la réalisation de cent projets sanitaires. Il a également promis un soutien à l'agro-business. L'aide à ce secteur, de la part du géant chinois, est une attente forte du Sénégal et d'un certain nombre de pays africains en quête de développement.

Les participants au forum, investisseurs et officiels africains et chinois participant physiquement ou à distance, ont rappelé l'importance de l'engagement chinois sur le continent.

A travers l'Afrique, la production s'est contractée de 2,4% en 2020, la pandémie a aggravé le chômage, les déficits budgétaires, la dette publique, a dit le ministre de l'Économie sénégalais Amadou Hott.

"Résilience"

Mais il a constaté "la forte résilience de la coopération Chine-Afrique face au choc lié à la crise sanitaire". Les investissements directs chinois en Afrique ont repris et se sont chiffrés à 2,5 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2021, a-t-il déclaré.

Le ministre sénégalais a toutefois demandé une relation chinoise avec le continent moins centrée sur la dette et profitant plus aux économies africaines. La coopération doit "viser plus d'investissements directs étrangers chinois en Afrique", a-t-il dit. « On a beaucoup d'investissements en dette, il nous faut plus d'investissements en fonds propres », a-t-il insisté.

La Chine fait face au reproche de se servir des dettes contractées par les Etats africains, notamment pour financer de grandes infrastructures comme les aéroports ou les lignes de trains, afin d'accroître son influence sur des pays incapables ou peinant à honorer leurs engagements. Elle est aussi critiquée pour le déséquilibre des échanges commerciaux, ainsi que ses pratiques sociales ou environnementales.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a rejeté vendredi l'accusation selon laquelle Pékin instrumentaliserait la dette en Afrique. Il invoquait le manque de fonds propres des pays africains comme entravant leur développement social.

Le ministre sénégalais Hott a demandé à ce que les entreprises chinoises orientent davantage leurs investissements vers l'industrialisation et la digitalisation des économies du continent, avec un transfert de compétences et de technologies.

« Cette pandémie a montré la nécessité pour nos économies de produire plus et de devenir souverains dans des secteurs stratégiques » comme la pharmacie, l'agro-industrie et la digitalisation, a-t-il dit.

AFP

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