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Barbelés

Samedi 4 Décembre 2021 - 17:27

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Pour tenter de résister à la pression migratoire, chaque jour plus importante à ses frontières, l’Europe va-t-elle devoir s’emmurer derrière les barbelés ? Obtiendra-t-elle le résultat escompté en essayant ou de renvoyer les migrants chez eux, ou de se trouver un incitateur à la migration parmi certains de ses voisins considérés comme étant de mauvaise foi ? Enfin, aura -t-elle gain de cause sans chercher à traiter le mal à la racine ?

Parmi les migrants massés à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, ceux qui se prêtent aux médias sont divisés. Il y en a qui sont prêts à regagner leurs pays de provenance, d’où des candidats au retour convoyés par des avions affrétés pour la circonstance direction l’Irak notamment ; d’autres, en revanche, jurent sur tous les dieux que jamais ils ne prendront le départ dans le sens contraire préférant la précarité de leurs conditions d’accueil en Europe, quitte à y rester jusqu’à la fin de leurs jours.

Plus récemment encore, la mort par noyade de près d’une trentaine de personnes, dont des enfants,  qui tentaient de gagner la Grande-Bretagne par la Manche au départ de la France, a suscité la compassion, l’indignation et la prise de conscience des dirigeants des deux pays et du reste de l’Europe sur la nécessité, désormais, pour leurs gouvernements, de mieux sécuriser cette frontière naturelle ; de mutualiser leurs efforts afin d’accentuer la traque des passeurs illégaux responsables de ce genre de drames.

Toutes ces manifestations sont, on peut dire, les ingrédients d’une crise de l’envie d’ailleurs née dans les pays du Sud que rien ne semble arrêter. Si l’on voit bien, l’Afrique, l’Asie, le Moyen Orient et l’Amérique du Sud continueront de se vider d’une bonne partie de leurs habitants, jeunes ou adultes, excités à l’idée de s’offrir une meilleure vie en Europe ou aux Etats-Unis. Sans doute les barbelés pourront devenir la nouvelle trouvaille de l’hostilité euraméricaine ainsi que l’expérimentent certains pays de ces deux pôles du monde aux économies viables.

Ces barbelés sont effrayants, parce qu’ils sont coupants, mais bien fragiles au regard de la réalité qui saute aux yeux : cela a été écrit à cette même place, noir sur blanc dans notre édition du 30 novembre,  tant que va se creuser le fossé entre nations nanties et nations pauvres: « l’afflux des migrants vers les pays riches de l’Union européenne ne fera que s’aggraver dans les semaines, les mois, les années à venir et rien, contrairement à ce qui se dit dans les cercles gouvernementaux de cette partie du monde, ne pourra l’empêcher ».  

Les Dépêches de Brazzaville

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