Art visuel : l'Africaine au cœur de la création artistique de Rachel Malaïka

Vendredi 28 Janvier 2022 - 13:14

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« Femme africaine, porteuse de vie et d’espoir », l’utilisation du corps, mise en scène recherchée, jeu de couleurs et de lumière, sensibilité, la photographe congolaise Rachel Malaïka propose un travail sans cesse à la croisée des chemins. Avec un focus uniquement fondé sur la femme africaine, elle se livre constamment au jeu des autoportraits inédits.

Par sa nouvelle série de photos exposées la semaine dernière à taxaf bilembo ainsi qu’à Demif galerie à Londres, la jeune photographe met à l’honneur la femme africaine. Rachel Malaïka est dans la transgression et le questionnement, car dit-elle, l’histoire écrite par les hommes, quelle que soit leur couleur de peau, n’est toujours pas exacte et immuable. Ses œuvres réalisées évoquent des grandes figures historiques, en grande majorité des femmes. Selon elle, les Africaines sont souvent oubliées et peu considérées, alors qu'elles sont porteuses de vie et d’espoir, se battent au quotidien, tant pour leur famille que pour la société.

En effet, l'Africaine est dans les campagnes, les villes et travaille durement, mais par contre la société ne la connaît pas dans sa juste valeur. En tant qu’artiste, Rachel Malaïka mène ce combat pour porter haut la femme africaine. « Ce sont là les raisons qui m’ont orientée vers ce type d’art. Je me questionne quotidiennement sur l’identité de l’Africaine, j’évoque et je questionne les inédits, les coutumes, les préjugés qui entourent la femme africaine », affirme l’artiste.

Dans sa série "Femme et Christ", l’artiste met en scène la relation de la femme et Jésus-Christ. Ses photographies intriguent l’admiration par leur sens d’audace et d’insolite qui se présente comme une provocation arrogante, en frisant le manque de respect du sacré et du rituel. L’insolite est la présence remarquable de la femme dans le lieu-dit « sacré» posant dans les postures différentes et provocantes en dehors de la cérémonie eucharistique. Une présence qui brise les restrictions religieuses et doctrinales catholiques qui se témoignent par la présence dans les lieux des cultes où seuls les prêtres sont censés côtoyés l’autel. Pour la jeune photographe, l’œuvre fait un clin d’œil à une œuvre littéraire, un roman de fiction à polémique de Dan Brown, dans laquelle une analogie entre la femme Marie Madeleine et le Saint Graal est établie.

Ainsi, ses différentes œuvres photographiques traduisent une certaine intimité et familiarité de la femme et le divin, la femme et le sacré. L’œuvre de Rachel Malaïka est une auto présentation car, en tant qu’artiste, elle connaît le pouvoir et la magie de l’image, raison pour laquelle jouant sur cette magie et l’image, elle se photographie elle-même, faisant de ses œuvres des autoportraits atypiques. Ces portraits qui saisissent des instants évocateurs, événementiels et personnels se présentent comme une revendication de la place de la femme prêtrise dans l’église.

A travers cette série des œuvres audacieuses et insolites, l’artiste fait réfléchir au sujet de la véritable place de la femme dans l’église tout en évoquant par ses images la simplicité existant entre la femme et Dieu, la femme et l’église. A en croire Rachel, si l’église est comparée à la femme, alors pourquoi ne pas valoriser celle-ci à sa juste valeur ? « La place de la femme dans une église institutionnelle devrait être celle qu’on accorde à la vierge Marie sans hypocrisie. La vierge est vénérée, elle est placée au cœur de la croyance du culte dans l’Eglise catholique. Cela devrait être aussi le cas dans la réalité et la vie de l’église. La femme croyante, même celle qui se consacre à la vie ecclésiastique et celle de l’église est reléguée au second rang au profit de l’homme qui occupe une position supérieure à celle-ci », Rachel Malaïka.

 

Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

1-Rachel Malaïka/ DR 2- Une oeuvre de l'artiste/ DR

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