Violences faites aux femmes : une exposition régionale itinérante pour briser le silence

Mercredi 9 Mars 2022 - 12:30

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Le vernissage de l’exposition itinérante de l’Agence française de développement (AFD), « Briser le silence, vaincre la violence : parole de femmes en Afrique centrale », a eu lieu à l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville en présence de la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Inès Nefer Ingani, et de l’ambassadeur de  France au Congo, François Barateau, le 7 mars.

L'exposition régionale itinérante qui est déjà passée au Gabon, au Cameroun et en Guinée vise à sensibiliser aux violences que peuvent subir les femmes en situation de grande précarité et aux solutions de réinsertion qu’elles ont pu trouver. Elle est constituée des portraits de femmes et d’hommes œuvrant ou étant bénéficiaires d’associations financées par l’AFD.

L’ambassadeur de France au Congo, dans son adresse, a paraphrasé l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui appelait, il y a vingt ans déjà, à prendre toute la mesure des violences faites aux femmes. « La violence à l’égard des femmes constitue l’une des plus flagrantes violations des droits humains. Elle est certainement la plus insidieuse ; elle ignore les frontières géographiques, culturelles ou sociales. Tant qu’elle perdurera, nous ne saurions prétendre accomplir des progrès réels vers l’instauration de l’égalité, du développement et de la paix », indiquait-il.  

Pour le diplomate français, cette exposition permettra de découvrir l’engagement et la mobilisation des partenaires de l’AFD dans la lutte contre les violences faites aux femmes. « Peut-être vous arrêterez-vous un peu plus longuement en République du Congo, où vous pourrez découvrir des portraits des bénéficiaires de l’ONG Actions de solidarité internationale (ASI), une organisation remarquable que nous soutenons avec notre partenaire de l’Union européenne, et qui a pour objectif d’accompagner des jeunes filles et des femmes en situation de prostitution vers l’insertion socio-professionnelle », a signifié François Barateau.

L'ambassadeur de France a rappelé que depuis 2007, ASI a permis la réinsertion de près de cinq cents filles et femmes et la formation de sept cents bénéficiaires. Depuis le début de la pandémie de covid-19, ce sont onze mille femmes qui ont pu bénéficier de consultations médicales et cent vingt-trois autres d’un hébergement d’urgence. Des chiffres qui démontrent tout l’engagement de cette structure.

En effet, l’action de l’ONG ASI, du collectif « Tosala » porté par l’IFC sur les fonts baptismaux, mais aussi des autres organisations de la société civile fortement engagées au Congo, s’inscrit pleinement dans cette démarche d’aller vers l’autonomisation de toutes les femmes et les filles, en leur permettant d’apprendre un métier pour sortir de leur précarité. « Aujourd’hui, je renouvelle mon soutien à ASI et à toutes les organisations de la société civile du Congo œuvrant pour l’atteinte de l’égalité homme-femme. … C’est pourquoi, au Congo, l’Équipe France s’emploie avec exigence et détermination à favoriser leur émancipation et leur participation au développement économique, politique et social », a déclaré le diplomate français.

Le Congo s’est distingué dans la lutte contre les violences faites aux femmes

La ministre Inès Nefer Ingani a, elle aussi, félicité l’AFD et les autres partenaires pour cette initiative qui constitue l’un des moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes. En effet, les violences à l’égard des femmes et des filles constituent les violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Ces violences qui brisent des vies, au sens propre comme au sens figuré, sapent les perspectives d’une vie heureuse pour les personnes qui en sont victimes, des violences face auxquelles la société n’a pas le droit de détourner le regard, a-t-elle rappelé. « Notre pays s’est distingué dans la lutte contre les violences faites aux femmes par plusieurs actions dont la plus récente est le vote, à l’unanimité, de la loi portant lutte contre les violences faites aux femmes par les deux chambres du Parlement. Cette loi spécifique aux femmes, dont le processus de promulgation est en cours, est le fruit d’un travail inédit de concertation des principaux acteurs concernés. Elle marque ainsi un tournant déterminant de la lutte contre les violences faites aux femmes dans notre pays », a déclaré la ministre.

Elle a ajouté que c’est dans le silence, la passivité et la résignation de ceux qui peuvent parler et agir, que les bourreaux trouveront la garantie de l’impunité. « Nous sommes réunis ici justement pour rompre le silence, pour parler au nom de ceux et celles qui subissent et qui ont peur. Mais surtout pour agir, car c’est par l’action que nous ferons la différence. Il nous faut agir. Et le temps d’agir, c’est maintenant », a martelé la ministre Inès Nefer Ingani.

Pour le directeur de l’AFD, Maurizio Cascioli, son institution essaie d’accompagner les organismes qui travaillent dans le sens d’aider les jeunes filles. « L’AFD a fait de la lutte contre des violences faites aux femmes, surtout de l’inégalité des genres, l’un de ses objectifs prioritaires. Pour moi, 50% de nos opérations doivent poursuivre cet objectif de réduction des inégalités qui constituent un réel fléau aujourd’hui quand on sait que les femmes, les jeunes filles sont les plus exposées à la pauvreté et au changement climatique. Nous espérons aller le plus loin possible... », a expliqué le directeur de l’AFD.

Afin de faire vivre cette exposition qui va fermer ses portes le 4 avril prochain, plusieurs événements sont prévus courant tout le mois de mars.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1 - La ministre Inès Nefer Ingani prononçant son allocution / Adiac 2 - Les officiels visitant l’exposition / Adiac

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