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La neutralité carbone: une question de sobriété énergétique

Mercredi 6 Avril 2022 - 15:57

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Depuis la première Conférence des parties (Cop) signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de Berlin 1995, les 197 pays membres cherchent à atteindre la neutralité carbone, définie comme l’émission de la même quantité de carbone dans l’atmosphère que celle que la nature peut absorber. Ils luttent vainement contre l’excès des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère qui augmente la température terrestre et menace la survie de l’humanité.

En cause, la faible sobriété énergétique liée aux routines de consommation de l’homme qui utilise plus de 80% des énergies fossiles contre 20% des énergies renouvelables, alors que la neutralité carbone nécessite l’inversion de ces proportions.

1) La résistance au changement : Les Cop 3 (Tokyo, 1997) et Cop 21 (Paris, 2015) ont valorisé les modèles des puits d’oxygène forestier et marin pour détruire les GES. Le premier extrait les GES en les détruisant par la photosynthèse oxygénique des plantes (45%), le second les stocke dans les océans (25%) et le sous-sol (30%), où la photosynthèse anoxygénique produit le CO2 organique non polluant. Mais, la capacité d’absorption des puits diminue à mesure que la température terrestre augmente.

En effet, les GES sont composés à 52% de CO2, du méthane (42%), du protoxyde d’azote (4%) et d’autres gaz (2%). Selon l’AFP (2019), le CO2 a augmenté de 147% depuis 1790, le méthane (259%) et le protoxyde d’azote (123%). Ces variations détruisent la couche d’ozone et réchauffent la température terrestre de 16 à 21°C d’ici 2100. Le carbone généré et régulé par la nature est de 771 Gt de CO2 dont les vapeurs d’eau (55%), les nuages (17%) et le CO2 (28%). L’homme y ajoute 439 Gt équivalent CO2 par an dont 29% par les procédés industriels, 23% résidentiel et tertiaire, 17% déforestation, 15% transports, 13% agriculture et 3% déchets et égouts. Sur les 2900 Gt de CO2 de budget carbone de l’humanité, 1900 ont déjà été consommés.

Or, entre 1990 et 2017, la pollution au CO2 a augmenté de 60 %, montrant les limites des mesures de réduire de la température de 2 à 1,5°C d’ici 2030 et de 0°C en 2050, liées à la résistance au changement énergétique de l’homme.

2) L’impossible transition énergétique : Jusqu’à la Cop26 (Glasgow, 2021), la Cop a opté pour une éco-colorimétrie pour financer :

- les économies rouges ou polluantes de Chine (26% du CO2 mondial), des USA (16%), d’Union Européenne (11%), d’Inde (6,2%), de Russie (5,20%) et du Japon (3,90%) qui sont invitées à réduire leurs émissions pour atteindre 2°C de réchauffement climatique d’ici 2100 (Cop21);

- les économies vertes ou écologiques, fournisseurs des crédits de carbone aux industries polluantes sur 17 marchés de carbone, valant entre 1,90 et 20€/tonne (Cop3). Le Fonds vert pour le climat de 100 Mds $ (Cop16), aide les pays en développement à réduire leurs émissions des GES ;

- les économies bleues, valorisent l’écosystème bleu par le Fonds bleu de 65 Mds € (Cop22) du puits forestier du bassin du Congo et le Fonds bleu marin de l’Union Européenne de 79 Mds € du puits méditerranéen (2012).

Mais, étant prises dans des proportions inégales, ces éco-colorimétries primaires, ne produisent pas des énergies propres proches du blanc quasi-énergétique.

3) Vers les économies renouvelables : La nature réduit le carbone par photosynthèses, procédés reproductibles en laboratoire par équilibrage du carbone par rapport à l’énergie solaire. La photosynthèse oxygénique produit des énergies propres à dominance électrique à l’image de la synthèse additive des couleurs primaires (rouge, vert et bleue) prises dans des proportions identiques qui donnent du blanc quasi-énergétique. La photosynthèse anoxygénique engendre des produits à dominance magnétique de type: jaune (énergies), cyan (mines) et magenta (hydrocarbures) non polluantes comme dans la synthèse soustractive des couleurs secondaires, prises dans des proportions identiques qui donnent l’énergie magnétique.

Enfin, la photosynthèse générale, cumule simultanée des deux mécanismes précédents, produit les énergies propres à dominance électromagnétique. C’est l’équivalent de la synthèse partitive en colorimétrie, génératrice des couleurs tertiaires: orange (énergies), violet (mines) et pourpre (hydrocarbures). La culture de ces produits s’accompagne de la fabrication et de l’utilisation du moteur à énergie renouvelable.

Ainsi, en inversant les termes de l’équation du mix énergétique, et en reproduisant artificiellement la photosynthèse naturelle, l’homme peut réaliser des économies renouvelables et atteindre la neutralité carbone. Encore faut-il vaincre les routines de consommation énergétique de l’homme.  

Emmanuel Okamba,maître de conférences HDR en sciences de gestion

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