Présidentielle de 2023: Matata Ponyo affiche ses ambitions

Mardi 3 Mai 2022 - 18:37

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Le scrutin présidentiel de 2023 accapare déjà les esprits dans les milieux politiques. Des ambitions, somme toute légitimes, se manifestent. La voie est ouverte pour tout celui qui désire jouer à fond sa carte pour briguer la magistrature suprême. La Constitution lui en donne le droit pour autant qu’il remplit les critères d’éligibilité.

Acteur politique de poigne ayant laissé ses empreintes sous le régime Kabila en étant durant une longue période Premier ministre, Augustin Matata Ponyo pense que l’heure est venue de candidater à la présidence de la République. Ses affidés et thuriféraires pensent qu’il a le profil qu’il faut pour prétendre à ce poste. L’intéressé lui-même tente de jouer à la modestie, mais son cursus professionnel dissimule mal sa grandeur d’esprit et sa clairvoyance dans un environnement politique où il a su, malgré tout, tirer son épingle de jeu.  

« Je vous informe avoir décidé d’accepter votre choix porté sur ma personne comme candidat de notre parti à l’élection présidentielle ». Ce sont en ces termes que l’ex-Premier ministre de Kabila s’est adressé,  le 3 mai, à l’assistance venue à son meeting dans la salle Showbuzz, à Kinshasa. Une annonce de candidature qui a revêtu un caractère solennel au regard de la ferveur l’ayant caractérisée sur fond de vivats.  Venus en masse, les membres du Leadership et gouvernance pour le développement, son nouveau parti politique, ne se faisaient pas prier pour mettre de l’ambiance et démontrer l’enracinement populaire de Mapon dans l’espace kinois.

C’est dans cette atmosphère hystérique que l’ex-Premier ministre a égrené son discours en surfant, entre autres, sur l’insécurité à l’est du pays. « Le viol est utilisé comme arme de guerre contre nos sœurs, nos mamans qui finissent par perdre le sens de la vie. Des déplacements massifs de nos concitoyens sont observés régulièrement. Cette situation, retenez bien, procède fondamentalement d’une malédiction de leadership et de gouvernance qu’il faut exorciser dès aujourd’hui », a-t-il déclaré, poursuivant sur le même ton : « « Aucun développement économique et inclusif ne peut être envisagé de manière durable sans la paix et la sécurité dans l’ensemble du pays (…). Le parti a pris la ferme résolution de s’investir à fond dans la recherche des solutions devant résoudre définitivement cette question de l’insécurité dans l’est du pays ».

Sur ses démêlées actuels avec la justice, Augustin Matata Ponyo a dénoncé ce qu’il a toujours qualifié d’acharnement contre sa modeste personne. Poursuivi aux côtés de Patrice Kitebi, ancien ministre délégué aux Finances au moment des faits, et d'un ressortissant sud-africain, Grobler Christo, gérant d'une société sud-africaine dans le cadre du dossier Bukanga Lonzo, l‘ex-chef du gouvernement a, de tout temps, plaidé non coupable. Dans sa note au président de la République sur l’affaire Bukanga Lonzo, le procureur général près la Cour de cassation soutient qu’aucune autre juridiction ne peut poursuivre l’ex-Premier ministre Matata car la Cour constitutionnelle s’est déjà déclarée incompétente. Un nouveau développement qui le renforce dans sa requête de recouvrer son immunité parlementaire en tant que sénateur.  

Rappelons que Matata Poyno et ses co-accusés sont soupçonnés d'avoir détourné, alors qu’il était Premier ministre, plus de deux cents millions de dollars de fonds publics destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, à 250 km au sud-est de Kinshasa.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Augustin Matata Ponyo

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