Musique : la rumba, une danse qui a conquis le monde

Samedi 7 Mai 2022 - 15:52

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La délégation de l’Union européenne a organisé, le 6 mai, à l’Institut français du Congo, une causerie-débat au tour de l’influence de la rumba dans la société congolaise pour célébrer l’inscription de cette musique au patrimoine de l'Unesco. L’événement marque aussi le mois de l’Europe.

La rumba est un ensemble de genres musicaux et de danses. Un regard positif et négatif a été apporté à cette danse au cours d’un échange qui a réuni les artistes compositeurs, le public et les membres de la délégation de l’Union européenne.

D’aucuns pensent que la rumba a de l’influence positive dans la société, transmet des valeurs culturelles et sociales avec des chants qui éduquent. « Les chansons des orchestres sont notre littérature orale, qui nous instruit.  A écouter « Maman na pesi yo melesi », « Masuwa », « Ebale ya Zaïre », « Ebandeli ya mosala », il ya un enseignement qui est là », a fait savoir Mampouya Mam’sy, musicologue.

D’autres, par contre, disent qu’elle a une influence négative de par des compositions malsaines qui n’édifient pas, de langages sexuels sont présents dans certains textes de musique, où l'on trouve des insanités. Les danseuses à moitié nues deviennent comme des objets, les mélomanes et les enfants répètent mécaniquement les refrains sans même en connaître le sens.

Aucun orchestre n’est resté statique, la musique évolue selon le temps. « Notre musique n’est pas la première à chanter les bêtises. Quand vous écoutez la musique d’ailleurs, en Amérique, en Europe, partout, dans les textes musicaux, il y aussi de sottises. Le genre des orchestres se modifie tout le temps, quand vous écoutez les chansons de l’Ok Jazz des années 1959, c’était un autre style, dans les années 1960, le style a complètement changé, que vous prenez les Bantous de la capitale, les chansons qu’ils ont enregistrées en 1962, c’est un autre style », a signifié le musicologue

Pour lui, les artistes actuels ont introduit d’autres influences mais la rumba reste toujours la même. Les styles changent selon les décennies et les orchestres, c’est cela qui fait la richesse de cette musique, la rumba est diversifiée.

Par ailleurs, s’il ya des insanités dans les textes, disent certains artistes, c'est parce qu’ils ne sont pas accompagnés. « Il n’y a pas une structure de censure dans notre pays, pas moyen d’accompagner efficacement cette danse pour que les pratiquants se sentent fiers et orgueilleux, pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-même dans un sens idéal.  Le ministère de la Culture doit monter une structure qui doit sanctionner, c’est par cette manière que notre musique pourra se sauver d’insanités. Les chansons de certains musiciens de la République démocratique du Congo sont interdites dans leur pays, elles ne passent pas sur leurs médias, mais ici au Congo-Brazzaville, on les laisse passer.  Chez les autres, la censure existe », ont déploré les artistes.

Rosalie Bindika

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