Nord-Kivu : affrontements sur divers fronts entre les Fardc et le M23

Jeudi 26 Mai 2022 - 13:06

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Les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) et les rebelles du M23 se sont de nouveau accrochés, le 25 mai, sur plusieurs fronts dans la province du Nord-Kivu, provoquant des déplacements continus de la population.

Entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, la tension a repris de plus belle sur fond d’affrontement opposant les Fardc et  la rébellion pro rwandaise du M23. L’opération militaire lancée depuis le 22 mai par les forces congolaises a, comme il fallait s’y attendre, entraîné une levée de boucliers chez le Rwanda voisin qui les accusent d’avoir tiré des roquettes sur son territoire, provoquant d’énormes dégâts collatéraux. Kigali a affirmé que plusieurs civils ont été blessés par ces tirs et appelé à une « enquête urgente » sur cet incident provoqué à la frontière entre les deux pays.

Pour les Fardc, les mobiles de l’attaque sont clairs et procèdent de la volonté de pacifier l’Est de la RDC en proie aux infiltrations récurrentes des militaires de Rwanda defense forces, sous la couverture du M23. Et en réaction à ce qu’ils considèrent comme une provocation, les rebelles du M23 ont lancé, le 25 mai, des attaques simultanées contre des positions des Fardc, à Kibumba, territoire de Nyiragongo, et autour de Tchanzu, Runyoni et Kanombe, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Une autre attaque des supposés militaires rwandais serait planifiée à Kanombe, en territoire de Rutshuru.

Des sources sur place renseignent que ce mouvement rebelle d’obédience rwandaise aurait déjà occupé une partie importante de Kibumba et avancerait vers Buhumba en direction de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Entre temps, la route Goma-Rutshuru est de nouveau coupée au niveau de Kibumba, à la suite de ces violents combats. Tous les véhicules en partance pour le Grand Nord sont bloqués vers Kibati, apprend-on. Une situation qui présage de nouveaux affrontements en perspective étant entendu que les Fardc ne laisseraient pas leurs ennemis poursuivre leur avancée sans réaction. « La population doit garder son calme et laisser son armée travailler. L'armée est là et la population n'a rien à craindre. Nous avons le devoir de la sécuriser», a laissé entendre un des responsables militaires des Fardc.

Les localités muées en théâtres d’affrontements entre les deux armées sont, pour l’heure, devenues des agglomérations fantômes à l’instar de Bunagana où la population, saisie de panique à la suite des détonations d’armes lourdes, a carrément déserté les villages. A Kanombe et à Nyesisi, par exemple, dans le groupement Kisigari, les habitants ont laissé leurs terres pour se diriger vers Rugari ou Rutshuru centre en quête d’abris. Dossier à suivre.    

Alain Diasso

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