Santé : recycler les professionnels sur l’usage rationnel des antibiotiques

Vendredi 27 Mai 2022 - 18:45

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Le Programme national de lutte contre les infections nosocomiales (Pnlino) du Congo, en partenariat avec la société K-Chimie et l’entreprise Biomérieux, a suggéré, le 25 mai à Brazzaville, à l’Etat d’investir dans la formation des professionnels de la santé pour un usage rationnel des antibiotiques.

L’invite a été faite au cours d’une conférence qui a réuni les acteurs de la santé en bactériologie afin de sensibiliser à l’utilisation des antibiotiques et aux solutions possibles de diagnostic permettant de ralentir l’antibiorésistance.

L'antibiorésistance résulte d'un usage inadapté des antibiotiques aussi bien chez l'homme que chez l'animal. L'efficacité remarquable des antibiotiques pour guérir les infections bactériennes a incité à un usage massif de ces médicaments aussi bien en santé humaine qu'animale.

« Les médecins, pharmaciens et techniciens de laboratoire ne doivent pas galvauder l’usage des antibiotiques. Un recadrage des professionnels de la santé s’impose pour qu’on ne perde pas cet outil de lutte contre les infections, il faut donc que l’Etat puisse investir dans la formation de l’humain et dans les outils de diagnostics. Si l’on n'y prend garde, la prochaine maladie serait la résistance aux antimicrobiens ou aux antibiotiques », a indiqué le Dr Raphaël Taty-Taty, directeur du Pnlino.  

L'antibiorésistance rend difficile le traitement de certaines infections, même initialement bénignes : le colibacille, responsable des infections urinaires, devient ainsi de plus en plus résistant aux antibiotiques. Il concerne aussi des maladies infectieuses plus graves comme les pneumonies ou les méningites.

Ainsi donc, les exposants à la conférence ont condamné l’automédication et proposé à l’Etat la mise en place, dans les structures sanitaires, des comités de surveillance pour l’utilisation des antibiotiques. Face à ce phénomène, certaines bactéries sont devenues multi-résistantes, conduisant à des situations d’impasse thérapeutique pour traiter les infections. Il y a aussi le manque de nouvel antibiotique approprié qui aggrave encore cette situation.

« Une bactérie peut échapper à l'action d'un antibiotique, du fait d'une mutation génétique, spontanée ou favorisée par l'exposition aux antibiotiques. La résistance est alors inscrite dans ses gènes. En se multipliant, la bactérie peut transmettre sa résistance aux antibiotiques à sa descendance », a expliqué un participant à la conférence. Ainsi donc, la société K-Chimie et l’entreprise Biomérieux comptent travailler en collaboration avec l’Etat pour sortir du danger d’utilisation inapproprié des antibiotiques.

La société K-Chimie, basée à Pointe-Noire, est reconnue pour la distribution des produits chimiques et agrochimiques, par contre, Biomérieux est une entreprise française spécialisée dans le diagnostic in vitro.

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Les délégués de la société K-Chimie et de l’entreprise Biomérieux/Adiac

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