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Préserver la paix mondiale, oui mais comment ?

Samedi 28 Mai 2022 - 16:35

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Que les grandes puissances du monde moderne s’affrontent aujourd’hui les armes à la main ou de façon plus occulte n’a évidemment rien de surprenant. Il suffit de remonter loin, très loin dans l’histoire de l’humanité pour comprendre que la puissance génère toujours la volonté de conquérir, de dominer, de soumettre d’une façon ou d’une autre les nations proches ou lointaines des « Grands ». De l’Egypte et de la Rome antique à la Russie, aux Etats-Unis ou à la Chine du temps présent, la liste est longue des Etats qui ont voulu conquérir tout ou partie du monde les entourant, avec toujours au bout du compte des échecs que leurs peuples ont payés au prix fort.

D’où la question qui inspire la présente Réflexion et que l’on peut ainsi résumer : comment l’humanité parviendra-t-elle, dans les décennies à venir, à conjurer le mal qui la menace en raison de la confrontation inévitable des dirigeants des grandes puissances actuelles ? Un mal dont on mesure pleinement aujourd’hui le danger dans la guerre impitoyable que se livrent en Ukraine la Russie et les nations occidentales, mais aussi de façon nettement moins visible, dans la zone Indo-Pacifique où s’affrontent, pour l’instant à fleurets mouchetés, la Chine et les Etats-Unis.

A la question qui est ici posée, seules les années et les décennies à venir répondront. Mais le danger que les tensions présentes portent en elles sont telles – on en a aujourd’hui la preuve en Europe avec la guerre d’Ukraine – que toute la sphère humaine doit dès maintenant se mobiliser afin d’éviter le pire, c’est-à-dire une nouvelle guerre mondiale dont les conséquences seraient infiniment plus graves que celles ayant marqué le siècle précédent en raison de la puissance des armes, nucléaires tout particulièrement, dont se sont dotées les grandes puissances. Ceci est d’autant plus vrai que ces mêmes puissances rassemblent deux à trois milliards d’êtres humains alors que le Tiers monde, lui, en compte déjà plus de cinq milliards.

Seule, convenons-en, l’adaptation de la gouvernance mondiale aux réalités humaines du temps présent permettra d’éviter les drames planétaires que la compétition des « Grands » de ce temps risque de provoquer à terme plus ou moins proche. Ce qui signifie, pour parler clairement, que l’Organisation des Nations unies va devoir se réformer en profondeur. Une évidence que nous avons évoquée ici même à plusieurs reprises ces derniers temps mais que les drames sanglants auxquels nous assistons dans plusieurs régions du monde confirment de jour en jour.

Mettre un terme à l’inefficacité du Conseil de sécurité des Nations unies en supprimant purement et simplement le groupe permanent qui regroupe en son sein cinq grandes puissances et qui ne permet guère aux peuples émergents de faire entendre leur voix devrait figurer de façon claire – pour nous en tout cas – en tête des réformes à mener si l’on veut éviter le pire dans le courant de ce nouveau siècle. Certes, une telle action ne permettrait pas d’éviter l’aggravation des fractures présentes mais elle ouvrirait les yeux des « Grands » sur le danger que leur affrontement potentiel fait courir à l’humanité tout entière.

Espérons donc que les dirigeants des pays émergents vont enfin oser parler clairement et d’une seule voix dans la sphère institutionnelle mondiale afin de faire triompher le bon sens.

Jean -Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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