Procès Germain Katanga: la sentence des juges ce vendredi

Jeudi 22 Mai 2014 - 19:02

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Le chef milicien a été retenu coupable de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis lors du massacre du village de Bogoro dans l’est de la RDC en 2003.

C’est ce 23 mai que la Cour pénale internationale va prononcer sa sentence contre Germain Katanga. Après un premier verdict tombé le 7 mars derniers dans lequel le chef milicien avait été reconnu coupable de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis lors du massacre du village de Bogoro (à 25 km au sud de Bunia en Province Orientale) en 2003, il s’agit cette fois de prononcer la peine requise contre ce seigneur de guerre. Au terme de ce premier jugement, Germain Katanga avait été acquitté de crimes de viol, de la réduction à l’esclavage sexuel ainsi que de celui de l’utilisation des enfants soldats.

Dans les milieux des ONG de défense des droits de l’Homme, l’on souhaite que la peine à lui infliger soit la plus forte possible. Déjà, la procureure Fatou Bensouda avait annoncé les couleurs lorsqu’elle requit début mai devant la Cour une peine «lourde et efficace» de 22 à 25 ans de prison. Même ressentiment dans le camp des victimes qui espèrent que la peine qui sera prononcé contre Germain Katanga soit à la hauteur des préjudices subis. « A la douleur d’avoir perdu des proches, s’ajoutent les difficultés de retrouver un niveau de vie décent », rappelait encore à la Cour un des avocats de la partie civile.  

En tout état de cause, Germain Katanga risque gros dans ce jugement au regard du rôle joué dans les événements de 2013. Il est, en effet, présenté comme un «intermédiaire privilégié » même s’il n’avait pas le contrôle de la milice Ngiti partie combattre les villageois Hemas de Bogoro. C’est par lui qu’ont transité les armes distribuées à la milice. Pour ses avocats, l’ancien chef de la milice FRPI n’est qu’un bouc émissaire dans cette affaire dont les maîtres d’œuvre se terrent à Kinshasa, Kigali et Kamapla et qui se livrent à une guerre sans merci par milices interposées pour s’emparer des richesses de l'est de la RDC.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Germain Katanga