Université Denis-Sassou-N’Guesso : les étudiants édifiés sur les enjeux climatiques

Mardi 14 Juin 2022 - 17:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La ministre de l’Economie forestière, Rosalie Matondo, a interagi le 11 juin dernier à Kintélé, dans le département du Pool, avec les étudiants et les enseignants de l’Université Denis- Sassou-N’Guesso (UDSN) sur les efforts faits par le Congo pour la réduction des gaz à effet de serre (Ges).

Au cours de la conférence-débat sur le thème « Les enjeux du changement climatique en Afrique et dans le monde : les négociations internationales sur le climat lors des différentes conférences de Paris », la ministre de l'Economie forestière a indiqué que le Congo n’est pas passif sur les enjeux du climat. Le pays a participé, entre autres, à la ratification des conventions internationales et à la gestion durable des forêts pour atténuer les effets liés aux changements climatiques, à travers le reboisement en créant des puits de carbone.

Dans le cadre de la préservation de la planète, Rosalie Matondo a fait part de l’importance des cent neuf recommandations de Stockholm publiées pour assurer un développement moins carboné et  celle de l’article 6 de l’Accord de Paris.

Elle a largement développé sur la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui est une des trois conventions adoptées lors du Sommet de la terre de Rio, en 1992, avec la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contre la désertification. La ministre a rappelé que les pays développés et moins développés ont des engagements par rapport à cette convention, notamment la production d’une communication nationale et le transfert des compétences.

« Au Congo, toutes les conventions internationales en matière de préservation du globe terrestre sont ratifiées dès que l’Assemblée nationale les adopte. Je suis contente de savoir que les responsables de cet établissement ont une ambition de former les cadres de demain sur les enjeux climatiques », a-t-elle ajouté.

Dans son propos, Rosalie Matondo a également indiqué qu’il est de son devoir d’échanger avec les étudiants qui doivent comprendre que les inondations répétitives, le décalage saisonnier sont la cause des changements du climat. En revanche, le Programme national de foresterie, le clonage des eucalyptus, l’aménagement forestier, le projet Redd+ Pikounda au Congo contribuent à atténuer les gaz à effet de serre.   

Elle a apporté des éclaircissements sur le marché du carbone qui est un système d'échange de droits d'émissions de gaz à effet de serre, de crédits carbone et de quotas carbone. Selon le rapport 2020 de l'« International Carbon Action Partnership », vingt et un marchés du carbone ont été mis en place et vingt-quatre autres sont en cours de développement ou en projet.

Le marché du carbone n'est qu'une des options qui existent pour donner un prix au carbone. Il a été porté par le monde industriel qui préférait cette solution recourant au marché, plutôt qu'une simple taxe carbone. Après une phase de jeunesse en rapide croissance et un portage fort par l'Europe, le marché européen s'est effondré et est resté déprimé depuis la crise de 2008 jusqu'au début 2017. Mais la réforme du marché du carbone, adoptée en 2017, a fait bondir le prix du carbone qui a quadruplé en un an.

« Le Congo peut vendre son crédit carbone. L’Université Denis-Sassou-N ’Guesso peut créer un bureau d’étude pour le crédit carbone », a commenté Rosalie Matondo, avant d’encourager les étudiants que les portes des laboratoires de géomatique ainsi que cellles d’aménagement et d’inventaire sont ouvertes pour leurs travaux d’analyse et de recherche, sans oublier les cent hectares de forêt consacrés aux recherches.

De l’avis de Junior Ambou, étudiant à l’Institut supérieur des sciences géographiques environnementales et aménagement, cette conférence-débat a été pour les apprenants un complément de connaissances.  « Cet échange nous a été bénéfique, parce qu’il a boosté nos connaissances en nous apportant d’autres. Nous avons compris comment le crédit carbonne peut générer des fonds au bénéfice d'une institution ou d'un pays. », a-t-il indiqué.

Enfin, deux experts congolais en matière de climat, respectivement Georges Bounzanga et François Mankessi, ont expliqué que le mécanisme pour la Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière (Redd+) fait partie des solutions pour contribuer à diminuer jusqu’à zéro les émissions des gaz à effet de serre au Congo.  

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

La ministre Rosalie Matondo au milieu /Adiac

Notification: 

Non