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Le temps de la confrontation

Samedi 18 Juin 2022 - 17:41

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Alors que les écoliers, les collégiens et les lycéens congolais, après les examens d’Etat et de passage vont bientôt ranger leurs cartables et prendre leurs vacances, leurs parents, candidats aux élections législatives et locales, s’apprêtent eux à investir le terrain politique. Durant la campagne électorale qui sera lancée jeudi prochain à minuit, ils tenteront de convaincre les potentiels votants de glisser le bulletin dans l’urne en leur faveur.

Dans quelques jours donc, les villes et les villages du Congo accueilleront les candidates et les candidats pour deux semaines de mobilisation. Ce temps de la confrontation, les Congolais le veulent pacifique car c’est bien à leur service que se mettront les futurs(es) élus (es) pour poursuivre l’œuvre de consolidation de l’édifice démocratique bâti pierre par pierre depuis trois décennies. Nous l’avons écrit à plusieurs reprises, les 4 et 10 juillet, jours du vote, les compteurs seront remis à zéro pour les cent cinquante-et-un députés sortants en attendant le verdict des urnes.

L’appel lancé aux candidats, leurs partis, leurs familles politiques et partisans de ne pas transformer le champ électoral en un champ de violences devrait en amont interpeller l’administration électorale. Il lui incombe, dans le moment présent, de puiser dans les erreurs du passé pour faire du processus en cours un exemple de succès. On voudrait ainsi voir les opérations d’affichage des listes électorales, de distribution des cartes, des urnes, des isoloirs et tout l’appareillage dédié au vote achevées à temps à travers l’ensemble du territoire national.

Entre une majorité sortante désireuse de perpétuer sa domination dans les deux chambres du Parlement et dans les Conseils locaux, entre une opposition décidée à décupler ses sièges au sein de ces institutions, entre un Centre souvent écartelé entre sa volonté de s’affirmer et son habituelle bienveillante à l’égard de la majorité, et des candidats indépendants dopés par l’engagement de bousculer les équilibres, le taux de participation sera sans doute l’un des enjeux majeurs du double scrutin. Il est certain, contrairement à ce que l’on croit, que la compétition sera rude dans plusieurs circonscriptions.

Au soir du grand rendez-vous, quand les premiers résultats seront rendus publics et officialisés, la géographie parlera au même titre que le poids de chacune des parties engagées dans cette intéressante confrontation. Même les formations politiques ayant refusé de présenter un candidat à ces élections en tireront de précieux enseignements et peut-être qu’à l’avenir pourraient y prendre part.

Trente ans après la Conférence nationale souveraine, on peut considérer la routinisation du vote comme un des plus nobles legs de ce moment d’histoire au cours duquel les Congolais se parlèrent à eux-mêmes en essayant de mettre en avant l’intérêt général. Sachons capitaliser sur cet acquis.

Gankama N'Siah

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