Cinéma : « Génération Africa » met en lumière les rêves de la jeunesse

Jeudi 30 Juin 2022 - 19:28

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Lancée par Arte. IV, la collection Africa croise les regards de vingt-cinq réalisateurs issus de seize pays africains sur le thème des migrations. Vingt-cinq documentaires et autant de facettes d’un continent complexe dont la jeunesse oscille entre espoir et déboires.

Il y a ceux qui partent, ceux qui restent et ceux qui sont déjà revenus. La migration ne se résume pas qu’aux récits de ceux qui ont tout quitté pour l’Europe. Il y a autant d’histoires dont chacune recouvre des réalités divergentes. Exil politique, changement climatique, rêves de reconversion, espoirs, désarroi, sont autant des sujets abordés par cette collection de génération Africa. L’idée n’est plus de retracer ces récits migrateurs depuis les rives de l’Europe, mais plutôt depuis les plages d’Afrique où ces étendues désertiques font office de rampes de lancement ou d’ultimes repoussoirs pour les candidats au grand voyage.

« Nous n’entendrons jamais les aspirations de la jeunesse africaine, leurs rêves, leur réussite. Il fallait rendre ces voix audibles. Cette collection porteuse d’histoires pleines d’espoir, de force, de courage et d’amour, car le chemin du retour est souvent semé d’embûches par la nécessité de redécouvrir un cadre de vie qu’on croyait connaître. En donnant la parole à ceux qui ont affronté ces épreuves, la génération Africa s’adresse à tous ceux qui sont peut-être tentés par le même type de parcours », a expliqué Don Edkins de la fondation génération Africa.

Des portes du Sahara en passant par l’Afrique du Sud, c’est le visage d’une Afrique qu’éclairent ces vingt-cinq films de « Génération Africa », tous réalisés par les cinéastes africains. Opération inédite, cette collection diffusée par Arte et Arte. IV est le fruit d’un vaste appel à récits lancé en 2018, croisant les regards sur le thème de la migration, sondant les aspirations et les désillusions de la jeunesse africaine. D’une immersion dans une maison d’accueil pour les migrants, au Mali, au quartier chaud de Zinder au Niger, des douleurs de l’exil aux espoirs d’une nouvelle vie, avec des films qui méritent particulièrement de détour.

« Le dernier refuge », le réalisateur malien Ousmane Zoromé Samossekou a passé près de deux ans à la maison de migrants, à Gag, aux portes du Sahara. Là, des milliers d’exilés trouvent refuge sur la route qu’ils tentent de rejoindre dans la côte algérienne, de l’autre côté de l’étendue de sable brûlant ou qu’ils en reviennent abîmer à bout de force. Au personnel de la maison, ainsi qu’à leurs éphémères compagnons d’infortunes, ils confient leur passé douloureux, leurs craintes et leurs doutes, le rêve, le plus fort que tout, d’une autre vie ; certains ramènent l’échec de leur traversée, d’autres témoignent de la mort de camardes de route. Enlèvement par des groupes armés, tortures, conditions de vie infernale, les voix se mêlent sur des plans fixes du Sahara, comme prisonnier de cette toile, dans ce documentaire puissant.

Cissé Dimi

Légendes et crédits photo : 

L'affiche du film/DR

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