Les immortelles chansons d’Afrique : « Révélation » d’Otis Mbuta

Selon le témoignage de l’artiste Bozi Boziana, la chanson « Révélation » est un "Nzonzing" qui réunissait au chant Mbuta Diansolua, Bozi Boziana, Evoloko, etc. Dans le jargon musical congolais, on appelle "Nzonzing"  le fait que des artistes s’accordent pour créer des sous-groupes de répétition dans le but d’enregistrer une œuvre ou d’aller prester en dehors de leurs orchetres. Ces artistes peuvent appartenir à un même groupe ou à un autre. Plusieurs chansons de qualité sont issues de cette pratique et des grands ensembles musicaux ont été fragmentés à la suite. En dehors du fait que « Révélation » a été un "Nzonzing", le label  Super contact estampilla ce disque 45 tours, SC. 54 du nom de Zaiko Langa Langa.

« Révélation » est donc un mea culpa d’un jeune homme pour avoir menti sa bien-aimée : « Moto nyonso akobungaka, moto nyonso ako kosaka, esika ya masanga verre ezangaka kopasuka te, zongisa motema na yo. Oyo ya ngai ndambo ya mwa mabanzo etikala désespoir Popi e ». Ce qui peut se traduire par : « Toute personne peut s’égarer, toute personne ment, là où il y a la boisson, le verre ne manque pas de se casser, libère ton cœur. Car la moitié de mes pensées s’évalue en termes de désespoir, ma poupée ». 

Cette magnifique mélopée dispose d’une entrée en pièce instrumentale aux allures d’une musique pop, laissant l’opportunité à Mbuta Diansolua d’ouvrir le bal des chanteurs. Il faut dire que la beauté de cette œuvre réside en partie dans la complicité entre Manuaku à la guitare solo et Nzénzé au synthétiseur. En effet, la combinaison de leurs instruments produit des sonorités irrésistibles à la danse. Notons qu’à Kinshasa, c’est Nzénzé qui fut le premier à introduire le synthé avec la chanson « Révélation ». Beaucoup ont pensé à tort que c’était Emeneya avec la chanson « Nzinzi ». Outre ces deux artistes, il y a également l’apport de l’oncle Bapuis à la basse, et Mbuta Sansa à la rythmique.

Mbuta Diansolua a été sous le feu des projecteurs dans l’orchestre Zaiko Langa Langa qu’il intégra vers la fin des années 1970. Il est parmi les artistes qui l'ont quitté le 8 octobre 1980 avec Manuaku Waku pour la création de Zaiko Wawa. Il a encore écrit dans la même période des œuvres comme « Ange Bokumba » et « Septième sacrément ». D’autres chansons vont suivre à l’instar de  «  Médisance », parue en 1992 sous la férule du label Afric Music, « Le monde est fou », « Olivia », etc. De toutes ses créations, « Révélation » reste sans conteste son œuvre majeure.